La matière grasse la plus consommée au monde a fondu nettement plus vite que les autres. Après avoir perdu 45 % en un an, l'huile présente une forte décote par rapport à l'huile de soja dont elle est un substitut courant dans la cuisine asiatique. Une décote qui a favorisé son rebond : à Kuala Lumpur, l'huile a bondi de 8,7 % hier, à 441 dollars la tonne. Elle reste néanmoins 80 % moins chère que l'huile de soja. Ce qui s'explique par la relation ambiguë qu'entretiennent huile de palme et baril de pétrole. Mauvaise pour la santéLa transformation d'huile de palme en biodiesel n'est en effet rentable qu'avec un baril de pétrole à 80 dollars. En dessous, une bonne partie de la demande d'huile de palme s'évanouit, ce qui précipite la chute des cours. Et le bilan environnemental de la matière grasse ne risque pas de la sauver : elle contient essentiellement des acides gras saturés, qui accentuent le risque d'accidents cardio-vasculaire. Et, surtout, l'expansion des plantations de palmiers à huile se fait aux dépens de la forêt tropicale, excellent puits de carbone.Pour le palmier à huile le temps de l'arrachage est venu. La Malaisie a annoncé hier la destruction de 200.000 hectares de palmiers, qui seront remplacés par des forêts. A. R.

latribune.fr

12 Nov 2008, 1:30

Partager :