Le résultat très comptable de Deutsche Bank

Tant pis pour les puristes de la comptabilité. Décidé par l'Union européenne pour prendre effet en plein milieu d'exercice, le changement d'évaluation de certains instruments financiers a profité à Deutsche Bank, qui a pu annoncer hier un léger bénéfice au troisième trimestre, à 93 millions d'euros avant impôt, contre 1,4 milliard l'an passé. Un crédit d'impôt de 321 millions d'euros et des plus-values liées à des cessions de parts dans l'assureur Allianz et l'industriel Linde pour 273 millions donnent encore meilleure allure au bénéfice net (414 millions d'euros). La nouvelle a surpris les analystes qui s'attendaient à pire. L'action gagnait dans l'après-midi plus de 15 %, à près de 29 euros. Le patron suisse de Deutsche Bank, Josef Ackermann, a bien souligné l' « aggravation éclatante de la crise financière » depuis la faillite, en septembre, de Lehman Brothers. Aussi, l'établissement francfortois est un des tout premiers en Europe à faire usage de la possibilité de ne plus inscrire certains instruments financiers à leur valeur de revente, dès lors que, de façon temporaire, le marché de référence ne fonctionne plus. Chez Deutsche Bank, la règle a joué sur un paquet de crédits destiné à financer des acquisitions opérées par des fonds de capital investissement et qui ne trouvent plus repreneur depuis l'éclatement de la crise.Si 1,2 milliard d'euros de dépréciations a été globalement passé au dernier trimestre, l'addition aurait dû s'alourdir de 845 millions sans le tour de passe-passe comptable. Autrefois élément essentiel de la performance de la banque, la division de banque d'investissement plombe aujourd'hui les comptes avec une perte de 789 millions d'euros. Outre les dépréciations d'actifs, des pertes sur le négoce de titres ont pesé dans un environnement très instable. plan de sauvetage Mais la crise gêne aussi les activités stables. La banque de détail et des entreprises a vu sa contribution fondre sur un an de 14 %, à 262 millions d'euros. La gestion d'actifs plonge dans le rouge à ? 95 millions d'euros. Seules les « transactions globales » permettant le dénouement d'opérations financières courantes ont dégagé un bénéfice trimestriel historique à 281 millions d'euros. Ackermann a déjà renoncé à son intéressement pour 2008 et se fixe comme priorité le renforcement des fonds propres de la banque. Il a fait répéter hier par son directeur financier, Stefan Krause, que la banque n'avait pas besoin de capitaux frais, que l'État allemand met à disposition dans son plan de sauvetage de 500 milliards d'euros. L'action gagnait dans l'après-midi plus de 15 %, à près de 29 euros. rlignage exergue colf
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