Question de fonds...

Faut-il établir un lien entre le vibrant appel lancé hier par le président Sarkozy aux fonds souverains des pétromonarchies et la vente inattendue des bijoux de famille par une grande banque française fourvoyée dans de mauvais placements sur le marché du crédit hypothécaire américain ? Si c'est une pure coïncidence, elle est troublante. S'il fallait en tirer la conclusion que le gouvernement et l'Élysée posent des jalons dans l'hypothèse de mauvaises surprises sur les comptes des fleurons de la finance hexagonale, il y aurait des raisons de s'alarmer. Redoutés et critiqués par certains, objets d'interrogations et de méfiance pour d'autres, les fonds souverains font figure d'épouvantails. Mais il y a aujourd'hui plus fort que la peur, la perspective d'un chemin de croix boursier et financier pour nombre de grandes institutions financières privées piégées par des placements imprudents. Alors les fonds asiatiques ou arabes sont courtisés comme jamais. Ils apparaissent actuellement comme les seuls investisseurs dotés de la puissance financière et de la volonté de prendre des risques là où les investisseurs traditionnels, malmenés par la crise financière, ont déserté. Comme le furet de la chanson, ils sont passés par ici - Barclays, Standard Chartered, Citi, Morgan Stanley -, ils repasseront par là - peut-être Citi pour une nouvelle tranche de capital, Merrill Lynch, Northern Rock demain et d'autres encore après-demain... Pour ces fonds aux moyens quasi illimités - entre 2.500 et 3.000 milliards de dollars aujourd'hui, le double en 2010 -, c'est une occasion unique de se rendre utiles, de démentir leur réputation sulfureuse en prêtant main-forte à de prestigieux établissements financiers en période de difficulté, mais aussi - et certains commencent à s'en inquiéter outre-Atlantique - de prendre des positions fortes au coeur de la finance, secteur capital pour les entreprises et l'économie mondiale. Dans l'hypothèse où certains de ces investisseurs taille XXL ne seraient pas uniquement en quête de bons placements, il serait plus avisé - si l'urgence le permet encore - d'opérer un tri pour éviter les mauvaises surprises plus tard.
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