L'Europe boursière laisse subsister de fortes divergences

Comment les analystes ont-ils fait face à la crise apparue lors de l'été 2007 ?Année après année, on constate avec la cote européenne des analystes de La Tribune un taux de reclassement satisfaisant dans les estimations de résultats. Ce taux atteint encore 49 % pour les estimations de résultats 2007. La dégradation est infime par rapport au reclassement de l'année précédente. Cela prouve que les bons professionnels restent les meilleurs quelle que soit l'orientation du marché. Ils ont mis au point une matrice leur permettant d'avoir une bonne vision prévisionnelle des cash-flows et leur fiabilité n'est pas démentie quand la tendance des marchés boursiers connaît un accident comme ce fut le cas l'an dernier.Cette année, le reclassement des recommandations s'est aussi beaucoup amélioré...C'est vrai, il remonte à 47 %. Ce qui tranche avec le faible taux observé un an plus tôt qui n'avait atteint que 9 %. Cette franche progression est difficile à analyser. Peut-être faut-il raisonner en deux temps. En effet, la première partie de 2007 s'inscrit dans la poursuite de l'année 2006, avec la surperformance continue des secteurs des matériaux de base et des valeurs industrielles. Arrive ensuite la crise du subprime, en plein été. À partir de là, c'est l'ensemble de la cote qui souffre. Et ces secteurs qui avaient surperformé sont ceux qui souffrent le plus. Davantage encore que les financières. Une partie de la réponse vient des hedge funds priés de rentrer dans l'ordre par leur prime brokers qui les contraignent à se désendetter. Ils vendent alors ce qui est le plus facile à céder, les industrielles et les matériaux de base dont les perspectives ne sont pas encore assombries par ce qui n'est alors qu'une crise bancaire, mais qui vont néanmoins voir leurs cours perdre plus que ceux des banques. Ces vagues de forte baisse ont pour effet de rétrécir l'écart type des performances des analystes, à l'opposé des phases de hausse du marché où les meilleurs professionnels parviennent à s'émanciper de la masse.Que dire des courtiers allemands qui prennent la tête du classement sur le DJ Stoxx 600 ?L'Europe boursière laisse subsister de fortes divergences. En 2007, les Allemands ont bénéficié de la vigueur de leur marché domestique et les Britanniques ont été pénalisés par le leur. Sur le plan des recommandations de ces bureaux, qui suivent au moins 100 valeurs européennes de l'indice DJ Stoxx 600, on constate effectivement que les analystes ne parviennent pas à s'affranchir de leur environnement immédiat. On avait déjà constaté le même phénomène l'an dernier avec les bonnes places obtenues par les courtiers scandinaves. Il y a deux ans, ce sont les Espagnols qui avaient bénéficié de la prime domestique.
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