Lectra Systèmes : une «arme secrète» pour sortir du rouge

cite>Lectra Systèmes cherche à rebondir et le fait savoir. Spécialisée dans les outils de conception et de fabrication assistées par ordinateur destinés, pour l'essentiel, aux industries de la confection, l'entreprise bordelaise se partage les deux tiers du marché mondial, avec l'américain Gerber. Elle a divulgué hier son « arme secrète », fruit de cinq années de recherche : une nouvelle génération de produits CAO qui représentent son plus gros investissement (50 millions de francs). De quoi lui permettre de renouer avec les profits en 1996 ? Son PDG, Daniel Harari, l'assure. Tout en tablant sur une progression du chiffre d'affaires « supérieure à 10 %». Le groupe coté au second marché avait annoncé à l'automne qu'il serait dans le rouge en 1995, après trois exercices bénéficiaires qui avaient prouvé l'efficacité du plan de sauvetage initié fin 1990. Son état-major précise désormais que l'exercice en cours (clos en mars) va s'achever sur une perte allant de 20 millions à 25 millions de francs (profit net de 1 million précédemment). Et cela, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 6 %, à 888 millions de francs. « La dépréciation du dollar nous a fait perdre une quarantaine de millions, explique Daniel Harari. A devises constantes, la firme aurait donc dégagé un résultat net positif de 20 millions. » Lectra a pu toutefois limiter les dégâts, grâce à une forte activité commerciale au quatrième trimestre, avec un chiffre d'affaires consolidé en hausse de 19 % (par rapport aux trois derniers mois de 1994) et des prises d'ordres en progression de 15 %. Fait encourageant, ces commandes émanent - dans 17 % des cas - des nouveaux marchés, pour lesquels la société a beaucoup investi depuis dix-huit mois. A savoir l'industrie de la chaussure, l'ameublement, la maroquinerie ou l'aéronautique, mais aussi l'automobile (pour les tissus techniques servant - entre autres - aux airbags), après l'acquisition de prestigieux clients tels que General Motors et Benetton (F1). Ces secteurs représentent sur l'année un volume de 110 millions de commandes, soit 20 % des ventes de Lectra. Signe que le décollage des marchés de diversification est amorcé. De fait, le groupe estime disposer d'un « potentiel de développement important » en 1996. En renouvelant le coeur de son offre, il espère notamment creuser l'écart dans le domaine de la CAO, après avoir perdu 5 % de part e marché en 1995. Les dirigeants ont par ailleurs anticipé une nouvelle dégradation du climat monétaire, en prenant une couverture de change sur le dollar. « Nous devrions ainsi réduire de deux tiers l'impact de l'effet devise », commente Daniel Harari. Soucieux de renforcer ses fonds propres et d'alléger sa dette financière, le constructeur envisage toujours de faire appel au marché. « Même si la pression des échéances à court terme a été levée », indique le président. Quant au « timing » de l'augmentation de capital, il dépendra largement des résultats enregistrés lors de la phase de lancement de la nouvelle offre. N. H.
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