TÉLÉCOMS + Echec des négociations de fusion entre ATT et SBC

La fusion entre ATT et l'opérateur régional SBC ne se réalisera pas. Il y a un mois, une rumeur faisant état de ce rapprochement s'était propagée comme une traînée de poudre dans le monde des télécommunications aux Etats-Unis. Mais, ce week-end, différentes sources, citées par le Wall Street Journal et l'agence AP, affirmaient que les négociations venaient d'échouer. Une issue inespérée pour les pouvoirs publics américains, qui voyaient avec crainte l'ouverture des télécommunications à la concurrence entraîner une nouvelle concentration des opérateurs. Un échec que les observateurs mettent sur le compte d'ATT. Mais, il semble que les motivations de chacun des deux opérateurs aient été contradictoires. Si l'opération était en effet considérée comme le moyen pour ATT de reprendre l'initiative sur le marché domestique américain, du côté de SBC elle semblait plutôt constituer une solution pour maintenir le contrôle par la Baby Bell de son marché local tout en ayant accès aux services de longue distance, qui lui sont aujourd'hui fermés. Comme les autres opérateurs régionaux, SBC s'est, pour le moment, vu refuser par la FCC (la commission fédérale des communications) l'autorisation de proposer à ses abonnés locaux des services longue distance tant qu'elle ne respecterait pas une liste de quatorze règles de bonne conduite (La Tribune du 27 juin). Pour contourner le veto prévisible de la FCC à la fusion, ATT aurait proposé à SBC de scinder la Baby Bell en deux parties. Une société indépendante reprendrait le réseau local de télécommunications ; l'autre partie regroupant les activités de distribution et les licences de téléphonie mobile serait reprise par ATT. En contrepartie à cette « scission », les dirigeants de SBC devaient occuper les principaux postes de direction de la nouvelle entité. Un schéma que SBC aurait refusé, amenant donc ATT à arrêter les négociations. Mais les discussions auraient aussi buté sur des dissensions quant à l'évaluation de la fusion. ATT va maintenant devoir réexaminer sa politique de développement. Le géant des télécoms, qui a mis entre parenthèses son développement international pour défendre ses positions aux Etats-Unis, souhaite en effet investir en force le marché local. Mais, les opérateurs régionaux font plus que de la résistance. Toutefois, ATT pourrait se tourner vers d'autres baby bell pour trouver un moyen de pénétrer le marché local. Si SBC, qui vient de fusionner avec la société californienne Pactel, représentait une promise intéressante (ATT y réalise 40 % de son activité longue distance, SBC-Pactel est la porte d'entrée pour les communications vers le Pacifique et l'Amérique du Sud), des raisons similaires rendent le couple Nynex-Bell Atlantic (cote Est des Etats-Unis) tout aussi attractif. Th. G.
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