Taillardat patine pour ses riches clients

C'est une petite PME d'Orléans avec 23 salariés et 2,6 millions de chiffres d'affaires. Et pourtant, Taillardat est une entreprise reconnue dans le monde entier, dans les palaces comme dans les demeures des riches Russes ou des princes du Moyen-Orient. L'entreprise a été créée il y a juste vingt ans par Micheline Taillardat sur les ruines de Mailfert Amos, un autre symbole du meuble de prestige. Depuis, Micheline Taillardat préside toujours sa société tout en assumant le rôle de directrice artistique et de directrice commerciale, même si elle est aujourd'hui secondée par une autre femme.AUCUNE COPIE" Nous nous sommes spécialisés dans le meuble de prestige du XVIIIe siècle qui fait la réputation de la France à l'étranger, mais nous ne faisons aucune copie, tous nos modèles, inspirés de meubles anciens, sont uniques et donc déposés à l'Inpi. " Taillardat ne fabrique pas les " carcasses " ou les structures de ses meubles ou sièges, qu'elle sous-traite : elle en assure cependant toute la finition et la décoration. Tous les ans, la PME sort un nouveau catalogue avec plus de 200 modèles nouveaux et une production qui dépasse les 1.200 pièces, depuis le simple siège jusqu'à la belle commode patinée vendue plus de 8.000 euros.TRAVAIL DE HAUTE PRECISION" C'est un travail de haute précision, souligne la PDG, avec parfois 80 heures de travail pour un meuble qui ne supporte pas la moindre imperfection ! " Et cela d'autant moins que ses 150 clients (décorateurs, hôteliers, riches particuliers, etc.) recherchent davantage le savoir-faire et le style français que les prix bon marché...Aujourd'hui, plus de 70 % de la production sont exportés en Europe (30 %), aux États-Unis (20 %), mais aussi en Russie ou au Moyen-Orient. Il y a quelques mois, Taillardat a créé une filiale outre-Atlantique, avec notamment un showroom à New York. " Mais nous fabriquons en euros et vendons en dollars ! se plaint Micheline Taillardat. La parité euro-dollar est un très gros handicap qui nous pousse à rogner nos marges. " Cette présence internationale oblige aussi la PME à participer aux grands salons à Moscou, Milan ou Paris et, surtout, à investir massivement dans les magazines de décoration avec des dépenses publicitaires qui représentent 7 % à 8 % du chiffre d'affaires. Face à ces difficultés, la PME " a regardé " vers des pays low-cost ou pour proposer des meubles moins prestigieux : " Mais le remède était pire que le mal, soupire Micheline Taillardat, Nous sommes reconnus pour nos talents, descendre en gamme c'était aller vers la mort "...
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