BMW juge sa rentabilité encore insuffisante

BMW est sous pression. " Ces cinq dernières années, nous avons augmenté fortement nos ventes à 1,5 million d'unités (+ 9,2 %) et créé près de 7.000 emplois. Le marché aujourd'hui ne permet plus cette politique. C'est pour cela que nous sommes obligés, avec nos partenaires, d'utiliser les possibilités que nous avons ", a expliqué vendredi Ernst Baumann, le directeur des ressources humaines de BMW, au quotidien Süddeutsche Zeitung. Une façon de justifier les 8.000 suppressions d'emplois, que le constructeur s'apprête à réaliser. Ernst Baumann a toutefois évité de confirmer le chiffre. Ces suppressions ne toucheront les salariés de BMW que pour une partie minime. Il s'agira de départs en retraite ou volontaires. L'essentiel des postes concernés sont effectivement occupés par des intérimaires. Les syndicats maison n'ont, du coup, pas réagi.Pour s'assurer suffisamment de flexibilité, le groupe allemand avait choisi d'augmenter les cadences de son usine de Leipzig, afin de répondre à la demande en engageant essentiellement des intérimaires.REDUIRE LA CONSOMMATION DES MOTEURSMalgré des résultats commerciaux 2007 record, le groupe allemand souffre depuis deux ans d'une baisse de sa rentabilité (5,9 % de marge opérationnelle tout de même sur neuf mois), alors que Mercedes a nettement amélioré la sienne (8,6 %). Audi a atteint 7 %. Une évolution imputable à la fois à la faiblesse du dollar - les États-Unis représentent son premier marché -, à un marché intérieur affaibli et des investissements lourds, notamment pour réduire la consommation des moteurs. " Notre rentabilité des dernières années n'était pas celle d'un leader mondial des voitures haut de gamme ", souligne Ernst Baumann.À l'automne, le groupe a ainsi concocté un nouveau plan. Il n'a, toutefois, pas encore réussi à en persuader les marchés, puisque l'action BMW a perdu 11 % en trois mois, quand l'indice DAX ne cédait que 3 %. Les suppressions d'emplois se veulent un signal à destination des marchés.Un nouveau ton imputable à Norbert Reithofer, le nouveau président du directoire, qui a clairement imprimé un changement de style dans le management de l'entreprise. C'est un ingénieur, un homme de production qui a naguère dirigé plusieurs usines. Il donne plus de responsabilités à ses collaborateurs, mais en attend des réactions rapides. D'où l'impression qui prévaut chez certains d'un style plus autocratique, moins consensuel.
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