La Vache qui rit quitte les rayons Leclerc

Il l'avait annoncé dans sa campagne publicitaire de la mi-janvier. Dès aujourd'hui, les clients des Centres Leclerc devront se passer de leur boîte de 12 portions de Vache qui rit (Bel), de détergent Ajax aux fleurs (Colgate-Palmolive), de sirop Pulco (Orangina), de brownie géant de Brossard (Saveurs de France) mais aussi des crèmes Hydra Energetic (L'Oréal) et DNAge (Nivea). " Les six articles emblématiques sont retirés de nos magasins dès le 1er février. Ils y reviendront quand les fournisseurs se seront engagés pour que ces produits n'augmentent pas plus que la moyenne de leur gamme ", a déclaré à l'AFP Michel-Édouard Leclerc.D'après lui, les industriels ont proposé des hausses de prix (payés par les distributeurs) allant de 18,29 % pour le gâteau de Brossard à 20,63 % pour la boîte de Vache qui rit. Michel-Édouard Leclerc a précisé que Pulco et Nivea avaient formulé de nouvelles propositions " actuellement à l'étude ". Mais, " en attendant ", leurs produits " seront retirés ".Le directeur général de L'Oréal, Jean-Paul Agon, avait minimisé la semaine dernière l'éventuel déréférencement de son produit. Cela " nous soulagerait du point de vue logistique " dans la mesure où il s'agit d'" un tout petit produit qui ne représente même pas un pour mille du chiffre d'affaires de notre filiale française ", avait-il expliqué. " Choqué d'apprendre que Michel-Édouard Leclerc ait décidé de mettre sa menace à exécution [...] en plein milieu de la période de négociations qui doit s'achever le 1er mars ", Olivier Desforges, le président de l'Ilec (association des fabricants de produits de grande consommation), considère que " cette action porte préjudice à l'ensemble du secteur de la grande consommation, mais menace également des centaines de milliers d'emplois ". Et l'Ilec de rappeler que le prix de vente réel des industriels aux distributeurs n'a augmenté que de 5,4 % en neuf ans, alors que les avantages financiers consentis par les industriels aux distributeurs ont progressé de 10 points à 36 % de marges commerciales. Dans ce contexte, Olivier Desforges " ose espérer qu'il ne s'agit pas là d'une manoeuvre supplémentaire de Michel-Édouard Leclerc pour accroître la pression sur les pouvoirs publics à quelques jours de la remise du rapport de Marie-Dominique Hagelsteen ". Derrière ce bras de fer se profile en effet une nouvelle réforme de la loi Galland, prévue au printemps.En guerre avec ses fournisseurs, la grande distribution l'est aussi avec ses salariés. Aujourd'hui, un mouvement de grève, " d'une ampleur historique ", pourrait affecter les enseignes, après l'appel de la CFDT, la CGT et FO, en pleine négociation sur les salaires et les conditions de travail.
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