Areva achève Georges Besse II, sa nouvelle usine d'uranium

Georges Besse II, la nouvelle usine d'enrichissement de l'uranium, en construction à Pierrelatte (Drôme), vient de franchir un " jalon majeur ", se félicite Areva. Le groupe nucléaire vient de terminer le bâtiment où seront assemblés à partir de cet été, sous la haute protection du " secret défense ", les milliers de centrifugeuses de la future usine. L'adoption par Areva de la technologie éminemment sensible de la centrifugation, pour fabriquer les combustibles des réacteurs nucléaires, marque un tournant pour la filière française.Pionnière dans le nucléaire, la France s'est néanmoins retrouvée dans une situation délicate à l'orée des années 2000, avec un procédé d'enrichissement de l'uranium totalement dépassé. Reposant sur la diffusion gazeuse, la technologie d'Areva consomme 50 à 60 fois plus d'électricité que la technique concurrente, plus récente, de la centrifugation. L'usine actuelle Eurodif, datant des années 1970, premier client d'EDF en France, consomme la totalité de la capacité de 3.000 mégawatts fournie par les 4 réacteurs de la centrale nucléaire voisine de Tricastin. Difficile pour Areva de rester compétitif alors que l'électricité représente désormais 60 % à 70 % du prix de revient de l'enrichissement.L'enjeu est majeur pour le groupe nucléaire, numéro un mondial sur ce segment, avec 27 % du marché de l'enrichissement. Cette étape de la fabrication du combustible consiste à porter de 0,7 % à 5 % la teneur en uranium fissile du minerai extrait. À titre de comparaison, le nucléaire militaire nécessite un enrichissement de 90 %.LE SITE OPERATIONNEL AU PREMIER SEMESTRE 2009Seule utilisatrice de la diffusion gazeuse, avec son concurrent américain Usec, Areva, pour gagner du temps, a décidé d'acheter la technologie de la centrifugation à un de ses concurrents, le consortium européen Urenco, qui fournit des électriciens européens. Une entreprise commune a été créée, ETC (Enrichment Technology Company), détenue à parité par les deux partenaires.Représentant un investissementtotal de 3 milliards d'euros, l'usine Georges Besse II devrait être opérationnelle au premier semestre 2009. L'américain Usec a décidé poursa part de développer son propre procédé.
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