Les rapprochements vont s'accélérer dans la décoration

L'engouement des consommateurs pour la décoration n'a pas échappé aux grands noms du luxe. Luca Cordero di Montezemolo, le président de la Cofindustria (patronat italien) et du groupe Fiat (propriétaire de Ferrari), et Diego della Valle, le PDG de Tod's, ont créé leur propre fonds d'investissement qui a déjà pris des participa- tions dans plusieurs marques de prestige comme Poltrona Frau (fauteuils en cuir design) ou Cappellini (canapés). Armani, Bulgari ou Ferragamo pourraient également entrer au capital de certains de leurs fournisseurs. Bulgari a d'ores et déjà pris 55 % du capital de B&B Italia (canapés).En France et dans le reste de l'Europe, le secteur est encore essentiellement composé de PME. "Une très grosse majorité de nos exposants sont aujourd'hui indépendants. Mais le secteur se rationalise", affirme Etienne Cochet, directeur général du salon Maison & Objet, le rendez-vous annuel des professionnels de la décoration, qui ouvre aujourd'hui ses portes à Villepinte.Industries différentes. Ces rapprochements deviennent d'autant plus nécessaires que la concurrence asiatique, qui a déjà conquis le bas de gamme, se fait de plus en plus vive sur l'ensemble du marché. "L'invasion des produits asiatiques dans notre domaine est incontestablement l'un des plus importants changements de ces dix dernières années", souligne Michèle Kotska, administratrice de la société Emaux de Logwy. Dès lors, le secteur des arts de la table est doublement pénalisé, puisqu'il est déjà fragilisé par une désaffection des clients pour ce type de dépenses.Les comportements d'achat ont également évolué. "Il y a dix ans, nos concurrents étaient des spécialistes de tel ou tel produit. On parle aujourd'hui d'univers", explique Johan Nilsson, le PDG de SIA, spécialiste européen de la décoration d'intérieur. Dans la boutique parisienne d'Armani Casa, on trouve aussi bien des draps que des bougies, des canapés ou des assiettes. De même dans les chaînes comme Résonnances ou chez Zara Home, le dernier-né des concepts du groupe Inditex, lancé en 2003 dans trois pays européens et qui ne devrait pas tarder à débarquer dans l'Hexagone.Difficile dès lors d'obtenir une estimation du marché français de la décoration, tant ce terme rassemble des produits issus d'industries différentes (meubles, textile, arts de la table, parfumeurs). "Près de 1,53 milliard d'euros de chiffre d'affaires est réalisé grâce aux ventes et réassorts obtenus avec le salon", affirme toutefois Etienne Cochet.Anne-Laure Robert
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