Malgré les attentats de juillet à Londres, Eurostar, le train à grande vitesse qui relie Paris et Bruxelles à la capitale britannique, a enregistré une hausse de 4,3 % du trafic sur les neuf premiers mois de l'année. Avec 5,63 millions de personnes transportées sur la période, Eurostar a affiché une part de marché record en franchissant la barre des 71 % sur la liaison Paris-Londres, soit trois points de mieux que l'an dernier à pareille époque. La progression est moins importante sur le trajet Bruxelles-Londres (64,36 % contre 63,38 % un an plus tôt).Dans cette bataille air-rail, les compagnies aériennes britanniques sont les plus touchées, et tout particulièrement la compagnie nationale British Airways qui abandonne encore 2 points à Eurostar. De même, la compagnie low-cost Easyjet a accusé une baisse de 1,5 %, ce qui ramène sa part de marché à 3,5 % sur Paris-Londres. De fait, celles-ci ont dû réduire considérablement leurs fréquences depuis octobre dernier face à l'agressivité commerciale d'Eurostar. Seule Air France parvient à tirer son épingle du jeu en stabilisant sa part de marché.Eurostar reconnaît toutefois avoir légèrement profité de la grève des agents au sol de l'aéroport d'Heathrow, en août, estimant que cela avait pu engendrer environ mille passagers supplémentaires, l'équivalent d'un train et demi.Globalement, le président d'Eurostar Group, Guillaume Pépy, table pour l'année 2005 sur une croissance de 11 % du chiffre d'affaires, après avoir enregistré une hausse de 10 % sur les neuf premiers mois à 516,8 millions d'euros. Une croissance notamment confortée par la clientèle affaires qui représente un tiers du trafic mais les deux tiers du chiffre d'affaires. "C'est la clientèle loisirs qui a été la plus affectée par les événements du 7 juillet [56 morts, 700 blessés] avec une baisse de 20 % du trafic à destination de Londres dans les semaines qui ont suivi les attentats", précise Guillaume Pépy en ajoutant "la fréquentation s'est rétablie plus rapidement que prévu, le marché étant à nouveau positif aujourd'hui".Atout. Du coup, et pour conforter son avance, la compagnie se concentre d'ores et déjà sur sa prochaine grande étape : "L'automne 2007, période durant laquelle entrera en service le dernier tronçon de la ligne à grande vitesse côté britannique", souligne le président d'Eurostar Group en ajoutant que la nouvelle gare de Saint Pancras (nord de Londres) "sera prête pour l'été 2007". Vraisemblablement avant l'entrée en service du TGV Est. Le train à grande vitesse reliera alors Paris à Londres en 2 h 15 au lieu de 2 h 35 actuellement. Un atout incontestable qui devrait permettre à la compagnie de prendre encore 10 % de parts de marché à l'avion à 80 %.Chantal Colome

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:32

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