Incertitudes sur l'économie américaine

Après avoir vécu une semaine très agitée, les marchés américains cherchent maintenant à déterminer si les doutes concernant l'état de santé réel de l'économie américaine sont fondés. Les mauvais résultats trimestriels de quelques valeurs phares de la Bourse n'ont fait que s'inscrire dans un contexte déjà tendu. Début avril, le Labor Department indiquait que 110.000 emplois avaient été créés en mars. Un chiffre bien inférieur à la moyenne mensuelle observée sur l'année écoulée, laquelle se situait légèrement en deçà de 200.000. Quelques jours plus tard, l'annonce du ralentissement des ventes de détail venait noircir un peu plus le tableau, relativement idyllique ces derniers mois. La publication, la semaine dernière, des chiffres du déficit commercial, situé à 61 milliards de dollars soit largement au-delà des prévisions des analystes, devait achever de discréditer le bel optimisme affiché quelques semaines plus tôt. Le flottement du dollar aurait dû, théoriquement, favoriser les exportations américaines, mais l'effet n'aura été que fort limité.Une semaine à risques. "Il y a effectivement ralentissement, considère David Jones, PDG de DMJ Advisors. L'augmentation des taux d'intérêt ne favorise pas l'investissement des entreprises, le prix du pétrole demeure élevé et continue de peser sur la consommation et les coûts de production". Les répercussions consécutives aux variations du prix du pétrole font débat. Après des mois de hausse, le repli relatif du prix du baril a d'abord été interprété comme la confirmation du recul de l'économie américaine. Aujourd'hui, nombre d'économistes estiment que cette baisse peut, en réalité, permettre aux Etats-Unis de repartir de l'avant.Inquiète, l'Amérique attend la publication d'autres données pour confirmer ou infirmer la tendance entrevue en ce début de printemps. Cette semaine, les marchés s'intéresseront, ainsi, de près à la publication de l'indice des prix à la consommation et à la production. Les analystes prévoient, dans leur ensemble, une augmentation de 0,2 point dans les deux cas. Si ces chiffres se confirmaient, les réactions devraient être modérées. Beaucoup considèrent ainsi que le risque inflationniste est désormais mineur. A court terme, peu de données paraissent à même de déterminer la tonalité actuelle de l'économie américaine. "Il faudra attendre les prochains chiffres de l'emploi pour en avoir le coeur net" (début mai), affirme James Paulsen, responsable des investissements chez Wells Capital Management.Globalement, des entreprises américaines, le sentiment générale reste positif. Une récente enquête de la Manufacturers Alliance indique ainsi que 85 % des entreprises sondées s'attendent à recevoir davantage de commandes en 2005 qu'en 2004. 55 % anticipent même une augmentation de leurs investissements cette année. "Je pense que nous avons effectivement affaire à un ralentissement de l'économie, mais qu'il est beaucoup moins affirmé que ne l'indique la réaction des marchés", considère Robert Heller, ancien gouverneur de la Réserve fédérale, aujourd'hui économiste chez SDR Capital. "La réaction de la Fed va être importante", prévoit David Jones. "Les dernières observations qu'elle a faites n'étaient pas en adéquation avec l'état de l'économie."Thomas Urbain, à New York
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