Le patron de Morgan Stanley sauve sa tête

Philip Purcell, le patron de Morgan Stanley, qui fait l'objet depuis cinq semaines d'une tentative de déstabilisation de la part d'une poignée d'actionnaires virulents, a, une fois encore, sauvé sa tête. Réuni dimanche à New York, le conseil d'administration de la banque d'affaires lui a en effet réaffirmé son soutien. "Nous avons dit de manière persistante que la direction générale bénéficiait de la confiance du conseil et nous la réitérons", ont déclaré les administrateurs dans un communiqué. "Nous avons examiné en profondeur toutes les questions concernant la direction, la structure et la stratégie de la banque, et conclu que le meilleur intérêt des actionnaires est que nous soutenions l'équipe dirigeante et que nous ne scindions pas la banque", ont-ils précisé.Pour tenter de faire taire les critiques à l'encontre de Philip Purcell, accusé notamment de gérer la banque de manière autoritaire, les administrateurs ont voté une série de réformes tendant à améliorer la gouvernance. Contre-pouvoir. Le conseil, que préside Philip Purcell depuis 1986, va être élargi de 13 à 15 membres et ne devra plus recueillir 75 % des votes pour mettre à la porte le directeur général de l'établissement, mais seulement la majorité simple. Autre mesure, la question de la succession sera prise en charge par le comité des rémunérations, dont est exclu Philip Purcell. Auparavant, c'est l'ensemble du conseil qui en avait la charge. Cela signifie que Philip Purcell pourrait ne pas être impliqué dans le choix de son dauphin. Enfin, les administrateurs vont prochainement nommer un "super administrateur" (lead director), dont les prérogatives face à celles du président du conseil d'administration restent encore à définir.Ces mesures seront-elles de nature à satisfaire les actionnaires mécontents ? Les huit anciens dirigeants de la banque qui mènent campagne contre Philip Purcell ont déjà indiqué que "ces changements ne répondaient pas aux causes fondamentales de la crise actuelle au sein de Morgan Stanley". Les frondeurs, parmi lesquels l'ancien président Parker Gilbert et l'ex-numéro deux Robert Scott, réclament non seulement le départ de "Phil" Purcell, mais aussi un désengagement de Morgan Stanley des activités de banque de détail et de gestion d'actifs, responsables selon eux de la mauvaise performance du titre en Bourse.Ils ont déjà eu en partie gain de cause, puisque Phil Purcell a annoncé récemment une scission des activités de cartes de crédit Discover. Mais cette décision n'avait alors pas calmé les ardeurs de ses opposants.Anne-Sylvaine Chassany
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