Pioneer Investments voit ses encours grimper à plus de 250 milliards d'euros

Pioneer Investments, l'une des toutes dernières sociétés de gestion battant pavillon italien depuis le rachat l'an dernier de Nextra par le Crédit Agricole, se hisse dans le peloton des quinze premiers gestionnaires d'actifs européens. Dans le sillage de l'acquisition du groupe HVB par sa maison mère Unicredit, la société a mis la main sur les activités de gestion de la banque allemande logées au sein d'Activest (lire "La Tribune" du 5 juillet) et fait grimper ses encours à plus de 250 milliards d'euros contre 160 milliards précédemment.Déjà très présent sur le Vieux Continent avec des centres de gestion à Dublin, Milan, Prague et Varsovie, le groupe renforce ainsi son "européanité" et s'ouvre par la même occasion de nouveaux marchés comme l'Autriche. Pioneer Investments profite également de cette fusion pour étoffer son offre de gestion en récupérant par exemple les fonds de performances absolues d'Activest. "Ce rapprochement avec HVB nous apporte beaucoup de complémentarités", assure Giordano Lombardo, le directeur général de Pioneer Investments, de passage à Monaco la semaine dernière à l'occasion du Forum mondial de la gestion.Ce dernier sait toutefois que le plus dur reste à faire car la phase d'intégration ne fait que commencer. "Dans ces périodes de rapprochement, il est important d'avoir une organisation claire des responsabilités, d'avoir les yeux rivés sur les risques d'exécution et de préserver la culture d'entreprise, explique-t-il, il faut tout faire pour conserver les équipes et les actifs sous gestion intacts." Le conseil d'administration devrait du coup comprendre six anciens responsables d'Activest et deux responsables de Pioneer. Leurs noms ne seront dévoilés qu'à l'automne. En revanche, l'ensemble des fonds des deux sociétés basculeront sous l'enseigne Pioneer Investments, y compris en Allemagne. Les fonds ayant les mêmes objectifs d'investissement fusionneront.Toutefois, dans le cadre de ce rapprochement des activités de gestion d'Unicredit et de HVB, une zone d'ombre subsiste : l'avenir d'Indexchange. Cette filiale de la banque allemande spécialisée sur les ETF(exchange traded funds, fonds indiciels cotés), également numéro trois de ce marché en Europe derrière Lyxor et Barclays Global Investors, ne fait pas partie du périmètre d'intégration qui ne concerne aujourd'hui qu'Activest et Pioneer Investments. "À ce stade, rien n'a encore été décidé pour Indexchange", explique Giordano Lombardo.Clarifier la stratégie. La cohabitation au sein d'Unicredit de deux expertises de gestion opposées risque de perturber la stratégie de Pioneer Investments qui revendique une identité de gérant "actif" alors que la gestion de fonds ETF est souvent qualifiée de gestion "passive" dans la mesure où elle se contente simplement de répliquer à l'identique l'évolution d'indices boursiers. "Pioneer veut conserver son positionnement sur la gestion active et sur la recherche de performances absolues et d'alpha", commente le patron de Pioneer Investments. Du coup, certains observateurs se demandent si Unicredit restera sur ce marché des fonds indiciels cotés.
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