Une banque fort séduisante

Daniel Bouton n'est pas réputé pour avoir la langue dans sa poche. Dire qu'il trouve que le combat du patriotisme économique est une véritable stupidité , pour ne pas employer un terme plus trivial, est un authentique euphémisme. Le patron de la Société Générale est résolument contre les barrières que certains veulent ériger autour des entreprises françaises. Et il n'a pas l'intention de protéger son capital alors que les mariages entre banques prennent de l'ampleur non seulement sur la scène européenne, mais aussi en France. Pourtant, la Société Générale, que d'aucuns estiment fort bien gérée et cela depuis longtemps, a de quoi séduire les patrons des grandes banques européennes. Cela ne semble apparemment pas déstabiliser Daniel Bouton, même si certains ne manquent pas de dire qu'avec ce charivari bancaire la pression est montée d'un cran au sein de la Société Générale. Mais il faut reconnaître que la banque en a vu d'autres et a su résister à deux attaques menées tambour battant. En 1988, elle a échappé aux velléités du gouvernement de l'époque qui voulait faire tomber son noyau dur d'actionnaires et aux appétits de Georges Pébereau. Dix ans plus tard, la Société Générale a du faire face aux appétits de la BNP, mais, à l'issue d'une bataille homérique, elle a conservé son indépendance. La culture de la résistance est bien ancrée dans la maison. Et c'est sans doute pourquoi les rumeurs récurrentes d'offres non sollicitées sur la plus rentable des banques françaises n'ont pas l'air de bouleverser son président. D. M.
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