Le marché des changes garde la tête froide

La paranoïa paradoxale mais désormais habituelle qui s'empare des marchés obligataires et boursiers lorsque l'économie américaine crée de nombreux emplois, laissant redouter la surchauffe et donc la hausse des taux d'intérêt, a épargné le marché des changes. Le dollar se retrouve aujourd'hui aussi bien rebelle à la hausse qu'à la baisse. Tout au plus a-t-il poussé une pointe jusqu'au seuil de résistance de 111 yens, au plus haut depuis vingt-neuf mois, mais il venait de... 110,85. Le billet vert est en revanche resté quasiment stationnaire face au deutsche mark et au franc français, à respectivement 1,5285 et 5,1680 au plus haut dans les transactions de vendredi. Trois éléments sont venus amortir ses velléités de reprise à la veille du week-end. D'abord une déclaration de Wataru Kubo, le ministre des Finances japonais, estimant que le dollar ne devrait pas se raffermir beaucoup plus face au yen. Ensuite une prise du position de Hans Tietmeyer, le patron de la Bundesbank, répétant qu'il ne voyait pas de raison de baisser les taux directeurs allemands. Enfin la dérive du marché obligataire américain, où le rendement de l'emprunt phare à trente ans est remonté de 6,93,% à 7,19,%, qui a provoqué des ventes de bons du Trésor américains, jetant le discrédit sur les actifs libellés en dollars et donc sur le billet vert lui-même. Le nouvel élan du sterling Néanmoins, alors que les analystes lui prévoyaient un été morne, le billet vert pourrait sortir de sa torpeur et reprendre une piste modérément haussière si la Réserve fédérale américaine relève ses taux à court terme plus vite et plus fort que prévu (voir Voir Evenementpage 4), augmentant ainsi sa prime de risque, pour l'instant limitée à 200 points de base par rapport au mark sur le court terme et à tout juste un peu plus de 50 points sur le long terme, mais beaucoup plus élevée face au yen assorti de rendements historiquement faibles.Si tel était le cas, la livre sterling, déjà en pointe, y trouverait un nouvel atout. solidaire du dollar, elle est montée la semaine dernière à ses plus hauts niveaux de l'année, aussi bien face au billet vert que vis-à-vis du deutsche mark à 2,38 et du franc français à près de 8,05. Elle est soutenue par la perspective du maintien de taux d'intérêt britanniques nettement au-dessus de la moyenne européenne (bien que le taux de base ait été abaissé à 5,75 % début juin), par le dynamisme de l'économie et par le fait que les travaillistes, quasiment assurés de revenir au 10 Downing Street ne font plus figure d'épouvantail. Isabelle Croizard
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