Pressions baissières sur le dollar

Le dollar n'est pas parvenu à conserver ses gains du début de semaine, notamment face au yen, qui lui avaient permis de monter jusqu'à 110,70, au plus haut depuis janvier 1994. On le retrouvait hier juste au-dessus de 110,20 yens, de 1,5220 deutsche mark et de 5,15 francs français, soit franchement vers le bas de sa récente fourchette de transaction vis-à-vis des monnaies du Vieux Continent. Trois éléments, au moins, sont venus peser sur sa tenue. Le premier est la franche victoire de Boris Eltsine à l'élection présidentielle russe, qui, malgré les incertitudes sur son état de santé, a retiré au billet vert son rôle de valeur refuge. Le second est le maintien du statu quo des taux à court terme de la Réserve fédérale, à l'issue de son comité directeur de mercredi, qui gèle à bas niveau l'avantage de rendement du dollar sur les monnaies européennes du noyau stable. Le troisième est l'intervention verbale du Premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto, qui commence à s'inquiéter de la forte reprise du dollar. Celui-ci a déclaré qu'il « n'était pas bon pour une monnaie de fluctuer trop rapidement » . Or, victime de son handicap de rémunération, le yen a perdu 38 % de sa valeur depuis ses records historiques de vigueur d'avril 1995. Cette prise de position nippone, qui constitue une nouveauté et fait suite aux interventions supposées de la Banque du Japon pour freiner l'envolée du dollar en début de semaine, s'inscrit dans la lignée du communiqué commun des responsables des sept pays les plus riches du monde qui, à Lyon, s'étaient déclarés satisfaits des renversements ordonnés de parités intervenus depuis 1995. Américains et Allemands en avaient alors rajouté, laissant supposer que les cours retrouvés par le dollar face aux principales monnaies étaient désormais satisfaisants et qu'ils ne souhaitaient pas une poursuite de son raffermissement. L'avenir immédiat de la monnaie américaine, qui, à moins d'imprévu, semble condamnée à rester cantonnée dans des marges étroites, sera conditionné par les statistiques de l'emploi aux Etats-Unis en juin, qui seront connues cet après-midi. Si l'Oncle Sam continue à créer massivement de nouveaux postes de travail, les anticipations de durcissement de la politique monétaire de la Fed, dès son conseil du 20 août, ne manqueront pas de revenir hanter les marchés. Le dollar pourrait alors y trouver un modeste facteur de soutien. I. C.
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