FIBRES TEXTILES + La récolte de coton sous la menace climatique

Le très mesuré Comité consultatif international du coton (ICAC) tire une sonnette d'alarme. La récolte 1997-1998 s'annonce en recul de 300.000 tonnes par rapport à 1996-1997. Du coup, l'ICAC table désormais sur une collecte de 19,1 millions de tonnes. A l'origine de cette révision à la baisse, une météo détestable sur les principales zones de production cotonnière dans le monde. Ainsi, aux États-Unis, au Pakistan et en Asie centrale, l'humidité et le froid affectent les perspectives de collecte. Certes, en Ouzbékistan, « la culture sous abri en plastique gagne du terrain, remarque un négociant qui revient de ces régions. Mais il est peu probable que la production ouzbek dépasse le 1,15-1,2 million de tonnes cette saison ». Fermeté. Aux Etats-Unis, les chiffres subissent également une révision à la baisse par l'ICAC et par le département de l'Agriculture (USDA). Les experts de Washington tablent sur une récolte américaine limitée à 17,6 millions de balles (3,819 millions de tonnes). Ailleurs, en Inde et en Chine, c'est l'arrivée tardive de la mousson. Ce retard pénalise la croissance des cotonniers. Enfin, dans l'hémisphère sud, la perspective de voir El Niño, un phénomène météorologique de grande ampleur, se développer laisse présager une vague de sécheresse qui pourrait affecter les cueillettes en Australie. A côté de ces facteurs climatiques, d'autres éléments poussent le marché à la fermeté. En Chine, de plus en plus d'analystes estiment, à l'exemple de grands négociants, que « les évaluations sur les stocks chinois sont surestimées. Les 18 à 19 millions de balles des inventaires chinois doivent être amputées d'un tiers pour être conformes à la réalité des faits ». Surtout, il y a le manque de disponibilités d'une récolte ouzbek dont près de la moitié est engagée. Des indications sérieuses, confirme un négociant, laissent penser que l'accord entre Tachkent et Daewoo portant sur 300.000 tonnes de fibres est sur les rails. Là-dessus, 100.000 tonnes destinées à la Russie doivent être retirées. Les disponibilités ouzbeks se limiteraient au mieux à 600.000 tonnes. Du coup, le négoce attend un raffermissement des prix sur le marché physique du coton. La hausse, cette fois, ne passerait pas forcément par le marché à terme de New York. G.-A. K
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