Les caisses de Crédit Agricole bien armées

Conforter le moral des actionnaires est devenu une gageure pour les banques. Les valeurs financières se sont, dans un bel ensemble, effondrées depuis l'été, sous l'effet de la crise du subprime, même celles qui sont pourtant bien loin des crédits hypothécaires américains. Prenant l'exemple de l'épidémie de la vache folle, " où les troupeaux étaient abattus sans distinction des bêtes qui étaient touchées ", Pascal Célérié , directeur général de la caisse de Crédit Agricole d'Île-de-France (Cadif), a souligné, hier, en présentant ses résultats que " tant que le marché ne verra pas où se situe la perte, il sanctionnera uniformément toutes les banques " . Avec un cours de son CCI (Certificat coopératif d'investissement) qui a perdu 31 % de sa valeur depuis le 1 er juillet, malgré l'absence d'exposition au subprime, la caisse, qui a réalisé un résultat net en hausse de 10,2 % à 323 millions d'euro, a décidé de rassurer ses porteurs de CCI, qui sont aussi des clients (Crédit Agricole SA, l'autre détenteur de CCI ne devant pas être très inquiet), en accroissant le dividende de 17,7 % à 3,12 euros. C'est d'ailleurs la même politique qui prévaut à la caisse de Crédit Agricole Nord de France, dont le CCI s'est effondré de 34 % depuis l'été dernier, alors que le résultat net social a crû de 11,4 % à 195,3 millions d'euros : la caisse a annoncé un dividende en hausse de 22,3 % à 1,15 euro.COMPENSER LA RENTABILITEDES FONDS PROPRESCette augmentation du dividende vient d'une certaine manière compenser la rentabilité des fonds propres dans ces caisses régionales. Comme la plupart de leurs homologues du réseau, elles ont un niveau de fonds propres élevé et qui ne cesse de s'accroître : à la Cadif, ils se sont accrus d'un milliard d'euros sur quatre exercices pour être portés à 2,87 milliards. Dans le Nord, ils se sont accrus de plus de 27 % sur la période. Du coup, leur rentabilité n'a rien d'enviable : 12,5 % en Île-de-France l'an dernier, 9,46 % en Nord de France. Et alors que la plupart des banquespeinent aujourd'hui à atteindre leratio de solvabilité européen de 8 %, la caisse du Nord affiche un taux de 13,49 % (au 30 juin) et la Parisienne un niveau de 11,4 %, totalement en fonds propres durs (Tier 1). Si ce matelas est certes utilisé à financer le développement des caisses, il est probable qu'elles se tiennent prêtes à financer toute acquisition de leur filiale Crédit Agricole SA.
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