Ahold ne démord pas de ses objectifs pour 2006

Les résultats publiés hier par Ahold n'avaient à première vue rien d'enchanteurs. Le bénéfice net du néerlandais, quatrième groupe de distribution mondial, s'est effondré de 55 % au premier trimestre 2005, à 134 millions d'euros.Certes, le premier trimestre 2004 avait bénéficié d'un produit financier lié à la réévaluation de la participation d'Ahold dans sa filiale ICA. Une chance qui ne s'est pas renouvelée cette année, et qui a débouché sur un triplement des charges financières, à 212 millions d'euros au 24 avril. Mais le groupe pâtit également d'une concurrence féroce, notamment aux Pays-Bas, qui a provoqué un recul de 1 % de son chiffre d'affaires, à 13 milliards d'euros.Les analystes de JP Morgan ont cependant décelé dans le communiqué un motif d'enthousiasme : la marge d'exploitation de l'activité de distribution de Ahold (également spécialisé dans la restauration collective) aux Etats-Unis, passée de 4,6 % au dernier trimestre 2004 à 5,1 % au premier trimestre 2005. Alors que la marge n'avait cessé de décliner en 2004.Du pain sur la planche. Ce renversement de vapeur aux Etats-Unis, où Ahold réalise 70 % de son chiffre d'affaires, le groupe le doit à des promotions et à la modernisation de ses magasins, qui lui ont permis de gagner des parts de marché face à Wal-Mart, numéro un mondial du secteur. Autre satisfaction aux Etats-Unis, la filiale de restauration collective US Foodservice, à l'origine du scandale comptable d'Ahold en 2003, a dégagé un bénéfice d'exploitation de 22 millions d'euros au premier trimestre, contre une perte de 26 millions un an auparavant.Autant d'éléments qui ont incité Anders Moberg, président d'Ahold, à réitérer ses objectifs pour 2006, lors d'une téléconférence. A savoir une croissance de 5 % du chiffre d'affaires de la distribution, laquelle pèse 66,8 % dans l'activité globale. Et une marge d'exploitation de 5 % pour cette même activité. Ahold a du pain sur la planche : le chiffre d'affaires de la distribution a crû de 0,7 % au premier trimestre, et sa marge d'exploitation s'est limitée à 4,4 %.Peu importe. Le maintien de ces objectifs a entraîné une hausse de 1,55 % du cours hier, à 6,55 euros. D'autant que de nouvelles cessions d'actifs, prévues pour le troisième trimestre, devraient permettre de réduire encore la dette nette. En baisse de 8,6 % au premier trimestre, à 6,5 milliards d'euros, elle ne représente pas moins de 1,5 fois les fonds propres.Christine Lejoux
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