Le dividende comme rempart à l'incertitude

Il y a un an presque jour pour jour, le marché voyait le monde sombrer dans une faillite économique et financière. Écartant, par là même, toute possibilité pour les entreprises de se remettre d'un tel choc. Quitte à noircir le tableau à l'extrême. Au pire de la crise, le marché des options sur dividendes de l'indice Euro Stoxx 50 intégrait une chute implicite de 50 % du montant des résultats redistribués par ses membres au titre de 2009.sécuriser la miseLe scénario catastrophe ne s'est finalement pas réalisé. Notamment parce que, en dépit d'une baisse de leurs profits, les entreprises ont augmenté leur taux de distribution pour ménager leurs actionnaires. Saint-Gobain en est une parfaite illustration. Le fabricant de matériaux de constructions a suscité l'enthousiasme des investisseurs en annonçant le 24 février le maintien à 1 euro par action de son dividende, malgré la chute de 89 % de son résultat net. Et cela parce que la société a décidé d'allouer 83 % de ses bénéfices à la rémunération actionnariale. Dans ce cas précis, on pourrait s'interroger sur l'impact d'un tel élan de générosité sur l'équilibre financier de Saint-Gobain. Plus généralement, les groupes les plus rémunérateurs sont aussi les mieux dotés. Selon Frédéric Buzaré, responsable de la Gestion Actions chez Dexia AM, « bon nombre de rendements de dividende supérieurs à 5 % dans les secteurs de l'énergie, de la santé ou des télécommunications sont largement assurés par la génération de cash-flow et ne s'opèrent pas au détriment de la solidité de la structure financière ».De leur côté, les experts d'ING soulignent que 53 % des entreprises européennes ont annoncé le versement d'un dividende supérieur de 3 % aux attentes du consensus des analystes. Pourtant, Frédéric Buzaré s'étonne de voir le marché des options sur dividendes anticiper encore « une baisse des dividendes en 2010, alors que les profits devraient progresser de plus de 20 % ». À moins qu'il ne s'agisse là d'un élément confirmant la valorisation modérée du compartiment des actions. D'après la société de gestion britannique Ignis Asset Management, une cinquante de sociétés parmi les plus grandes capitalisations boursières du Vieux Continent afficheraient des taux de rendement sur leurs actions supérieurs aux taux de coupon de leurs obligations. Parmi elles, on retrouve des entreprises françaises comme Casino Guichard, France Télécome;lécom, GDF Suez ou encore Sanofi-Aventis, pour lesquelles les écarts entre les deux classes d'actifs oscillent entre 75 et 400 points de base.En résumé, il n'est pas exclu que le salut boursier des indices provienne d'un arrêt de l'amalgame entre perspectives d'activité et capacité de distribution. Sur longue période, les investisseurs peuvent sécuriser au mieux leur mise grâce principalement à la propension des entreprises à redistribuer leurs richesses. Selon la Société Généralecute; Générale, depuis 1871, plus de 80 % du retour sur investissement des actions américaines sur une période de cinq ans proviennent du dividende. De quoi relativiser les doutes subsistant sur la solidité de la reprise économique.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.