Les crises servent souvent de révélateur. Echiquier Major, géré par Frédéric Plisson chez Financière de l'Echiquier, en fait la démonstration. En 2010, son fonds d'actions européennes a gagné 26,64%, alors que la moyenne de la catégorie se situe bien loin, à 11,6%. Pourtant, la stratégie du fonds semble bien ordinaire puisque son objectif consiste à «investir dans des leaders à prix raisonnable». Dans une Europe, dont on décrie trop facilement l'atonie de la croissance, le gérant s'attache à sélectionner des valeurs de croissance bien établies, mais dont le cours de Bourse ne reflète pas leur capacité bénéficiaire.Les incertitudes ont en effet pesé sur beaucoup de valorisations du Vieux Continent, alors que les chefs d'entreprise ont continué à développer leurs liens commerciaux avec les zones à plus forte activité, notamment les pays émergents. Aussi, Frédéric Plisson n'a donc pas eu besoin d'aller chercher des valeurs spéculatives pour obtenir de la plus-value. Son portefeuille présente d'ailleurs un bêta de 0,8, très inférieur à celui du marché. L'analyse fondamentale rappelle, une fois de plus, que le travail de sélection fondée sur la qualité des entreprises, est à même de délivrer de la performance pour l'investisseur de long terme. Dans ces conditions, on retrouve des noms connus comme Gerberit, JC Decaux ou Michael Page qui, pour le gérant, sont les gagnants de la crise. Ils devraient donc continuer à contribuer à la performance de ce portefeuille.Pour autant, la recherche de sociétés en croissance ne fait pas oublier la nécessité d'acquérir cette dernière à un prix raisonnable. Mieux, lorsqu'une société ne semble pas convaincre la Bourse, ou se trouve quelque peu délaissée, si le gérant analyste financier estime la décote exagérée par rapport aux fondamentaux, il peut se laisser convaincre d'acheter. Autrement dit, l'argent investi doit obtenir la rémunération du risque pris. Toutefois, pour conserver un bon suivi des entreprises et pour une meilleure lisibilité, le portefeuille de Frédéric Plisson ne dépasse guère la cinquantaine de titres. Pierre Gel

latribune.fr

01 Avr 2011, 20:12

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