Auchan continue de miser sur l'hypermarché

distribution« Nous voulons agrandir nos hypermarchés, sur le rayon alimentaire mais aussi non alimentaire. » C'est avec un ton presque provocateur que le directeur général d'Auchan France, Philippe Baroukh, a détaillé hier sa stratégie en faveur de l'hypermarché lors de la présentation des résultats semestriels. Tandis que Casino et Carrefour délaissent ce format, réduisant ses mètres carrés et se désengageant des produits non alimentaires, en pleine perte de vitesse, pour focaliser leur attention sur les magasins de proximité et de discount, Auchan, lui, continue d'y croire. Il faut bien, car ce format assure à lui seul 79 % des ventes du groupe de Gérard Mulliez. Mais aussi parce qu'il se porte plutôt mieux que ses concurrents (ventes en baisse de 1,9 %, à magasins comparables et hors essence, au premier semestre, contre ? 8 % pour Géant Casino). « Nous avons toujours le meilleur chiffre d'affaires par mètre carr頻, se félicite Philippe Baroukh.60 hypers prévus en 2009Le mix prix y est en effet plus élevé, car les marques de l'enseigne ne représentent que 28 % des ventes, contre près de 50 % chez les voisins. Depuis trois ans et la stratégie maison de « réenchantement de l'hypermarch頻, la théâtralisation est très forte autour des moments forts de l'année (foire aux vins, rentrée, jouets de Noël?). Plus prosaïquement, Auchan a comme tout le monde investi massivement (entre 200 et 300 millions d'euros) dans ses prix, en baisse de 0,93 % sur le semestre. Ce qui a pesé sur les marges ? le résultat d'exploitation courant est en baisse de 22 % ?, mais a permis de contenir la baisse des volumes. Et même si, au total, le groupe a réduit ses investissements de 27 % entre janvier et juin, ceux-ci restent élevés, à 632 millions d'euros, pour pouvoir notamment ouvrir de nouveaux hypermarchés (60 prévus sur 2009).En comparaison, le format supermarché paraît décevant. Certes, la transformation des anciens Atac en Simply Market a entraîné une hausse (non chiffrée) de la fréquentation. Mais la politique de prix très bas de cette nouvelle formule a fait chuter le ticket moyen et grève donc les marges et la part de marché (en baisse de 0,2 point depuis le début de l'année). « L'impact du changement d'enseigne sera progressif d'autant qu'il a été déployé en pleine crise », modère le directeur général. Au total, le chiffre d'affaires du groupe nordiste reste stable, mais son bilan est légèrement fragilisé. L'endettement net progresse de 16,4 % sur le semestre, et le besoin en fonds de roulement a augmenté de 300 millions d'euros du fait de la réduction des délais de paiement imposée par la loi de modernisation économique. Sophie LécluseInfographie1col 76mm
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