Wendel paie au prix fort sa présence dans Saint-Gobain

La couleuvre est difficile à avaler pour Wendel. Saint-Gobain, dont il détient 17,7 % du capital, lui a coûté 1,45 milliard d'euros au premier semestre. En cause, une perte de dilution de 745 millions d'euros enregistrée au moment de l'augmentation de capital du fabricant de matériaux en mars, à laquelle Wendel n'a souscrit que partiellement, puis une dépréciation d'actifs de 705 millions sur la société. Les plus-values réalisées sur la cession de 10 % du capital de Bureau Veritas en mars (118,4 millions d'euros) et des actifs pétroliers d'Oranje-Nassau en mai (345,6 millions) ont permis d'alléger la note. Maigre consolation, la perte enregistrée sur les six premiers mois de l'année par la société dirigée par Frédéric Lemoine n'a donc pas dépassé la barre symbolique du milliard d'euros, s'établissant à 959,8 millions d'euros, contre un bénéfice de 313,8 millions un an plus tôt.Wendel se serait volontiers dispensé d'un résultat à ce point dans le rouge. La société a déjà d'autres écheveaux à démêler. Et notamment celui de son endettement. Ce dernier atteignait quelque 7,87 milliards d'euros au 30 juin, dont 5,39 milliards de dette logée dans le holding dédié à sa participation dans Saint-Gobain, et 2,48 milliards propres à Wendel. Pour faire face à ce mur de dette, la société dispose d'une cagnotte de 2,56 milliards d'euros? dont 1,12 milliard est déjà employé pour des garanties ou des appels de marge. En somme, seul 1,44 milliard d'euros peut être mobilisé immédiatement par Wendel. Auparavant, la société pouvait compter sur une ligne de crédit non utilisée de 1,2 milliard, mais elle ne respecte plus les conditions de son utilisation.dettes renégociéesPour se donner un peu d'air, Wendel a engagé un vaste plan de renégociation de ses échéances bancaires, portant à 1,25 milliard d'euros le total des dettes dont le remboursement a été reporté. Elle est aussi entrée en pourparlers avec les banques pour offrir à ses participations une bouffée d'oxygène (lire encadré). La direction de la société s'attelle donc à remettre son bilan en ordre de marche. Et exclut pour l'heure toute nouvelle opération d'acquisition ou de cession. Frédéric Lemoine marche sur des ?ufs : « À partir de 2010 et 2011, il n'est pas exclu que, modestement, nous revenions sur le marché de l'investissement. » Le président du directoire s'interdit toute nouvelle cession cette année. Pourtant, « deux sociétés du portefeuille, Legrand et Stallergènesave;nes, pourraient être aisément cédées », estime un analyste, qui valorise Legrand autour de 1,7 milliard d'euros.Hier, le titre Wendel a clôturé en forte baisse à la Bourse de Paris (? 7,04 %, à 32,92 euros).
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