Clearstream  : Villepin résiste

Tout au long de cette instruction, le doigt de Nicolas Sarkozy a été braqué sur moi et sur Jacques Chirac », s'est lancé, flamberge au vent, Dominique de Villepin, lors de son audition, hier, dans le cadre du procès de l'affaire Clear- stream. Un procès hors norme, depuis l'origine, avec un affrontement Sarkozy-Villepin, un combat jamais vu entre un président de la République en exercice et un ancien Premier ministre. Celui-ci est accusé de complicité de dénonciation calomnieuse, de complicité de faux et usage de faux, de recel de vol et recel d'abus de confiance. À la clé : cinq ans de prison. Et l'interdiction d'être élu.C'est donc son avenir politique que tente de sauver Villepin à la barre. Il attaque, puissant et rapide, rappelant à maître Herzog, l'avocat du président, le travail en commun au sein d'une cellule travaillant, depuis l'élysée, à protéger la chiraquie contre les juges. Il resitue son rôle de ministre des Affaires étrangères de l'époque, concerné par la menace contre les intérêts français que pouvait constituer le réseau occulte de corruption caché dans la chambre de compensation Clear- stream, révélée par Gergorin le 1er janvier. Ce qui l'a conduit à organiser une réunion le 9 janvier avec le général Rondot pour vérifier la réalité de cette menace. Villepin affirme avec force ne pas connaître Imad Lahoud, accusé d'avoir falsifié les fameux listings, ne pas avoir donné instruction à Jean-Louis Gergorin de la part du président de la République de saisir le juge Van Ruymbeke. Face à lui, Gergorin dément.Mais rien n'arrête Villepin sur sa lancée. Il passe à l'attaque en ciblant, mezzo voce, mais clairement la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, qui a lancé la première enquête sur les listings, celle du général Rondot. « Le ministre chef de file dans cette affaire était le ministre de la Défense. Est-ce que la ministre de la Défense a informé le président de la République ? Est-ce qu'elle a informé le Premier ministre ? » glisse-t-il. Il insiste : « Si Rondot avait la conviction que l'ensemble des listings était faux, pourquoi n'a-t-il pas informé sa hiérarchie et pourquoi sa hiérarchie ne m'a pas informé ? » La réponse du général Rondot est attendue avec impatience. Ce sera le 5 octobre? Pascal JunghansSuivez en direct les audiences du procès sur Latribune.f
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