Tereos Internacional va produire de l'amidon au Brésil

« Nous allons investir une centaine de millions d'euros au Brésil dans la construction d'une usine d'amidon. D'ici à la fin 2011, nous aurons trouvé où la localiser. Avec une progression de 10 % par an, le marché domestique brésilien des produits amylacés représente pour nous une importante opportunité de croissance », explique Alexis Duval, PDG de Tereos Internacional, filiale regroupant les activités de transformation de la canne à sucre et des céréales de Tereos. Une filiale qui est cotée à la Bourse de São Paulo au Brésil depuis août 2010 et qui devrait être introduite sur le marché parisien avant la fin 2011.Avec ce projet, le groupe agro-industriel né dans le nord de la France - et dont le siège administratif est à Lille - interviendra bientôt au Brésil sur ses trois grands métiers : le sucre, l'amidon et l'alcool dont le bioéthanol fait partie. Il y est déjà le premier raffineur de sucre via sa filiale Guarani et fait partie des cinq premiers producteurs d'éthanol dans un pays où la quasi-totalité des voitures roulent avec ce biocarburant obtenu à partir d'alcool extrait de la canne à sucre brésilienne. Mieux : un accord de partenariat conclu en avril 2010 avec Petrobras, le troisième producteur mondial de pétrole, donne à Tereos Internacional les moyens de ses ambitions au Brésil, pays d'où le groupe veut développer ses ventes à l'international, l'Union européenne limitant les exportations de sucre vers le marché mondial.Anticipant alors cette restriction, Tereos s'est implanté au Brésil dès 2000 en association avec Cosan, le leader brésilien des activités de transformation de la canne à sucre. Mais c'est avec Guarani reprise en 2003 (tombée dans son escarcelle avec le rachat de Béghin-Say), aujourd'hui troisième compagnie sucrière du Brésil, que Tereos a vraiment réussi à s'imposer dans ce pays qui domine le marché de la canne à sucre dans le monde. « Nous traitons actuellement au Brésil 21 millions de tonnes de cannes à sucre à travers 7 sites de production et venons de lancer un programme d'investissement de plus de 330 millions d'euros, afin d'accroître nos capacités de 3,5 millions de tonnes », précise Alexis Duval. Ce programme fait suite à une augmentation de capital de Tereos Internacional de quelque 85 millions d'euros, Petrobras faisant passer sa participation dans Guarani de 26,5 % à 31,4 %. La production de sucre va augmenter d'environ 170.000 tonnes par an. Celle d'éthanol de 195.000 m3 par an. Et les capacités annuelles de la cogénération utilisant la biomasse de résidus de cannes à sucre vont passer de 259 à 1.172 GWh.Issu de l'association de 12.000 coopérateurs de betteraves à sucre implantés au nord de la France auxquels se sont ensuite associés 40.000 producteurs de céréales répartis ailleurs dans le monde, Tereos garde une attache régionale très forte. « Nous représentons 45 % de la production de betteraves en France », souligne Alexis Duval. C'est pourquoi ce groupe de dimension internationale né du rachat en 2002 des activités sucrières de Béghin-Say alors que les agriculteurs fournisseurs de cette marque s'associaient à Union SDA (Sucreries et Distilleries de l'Aisne) tient à garder son siège à Lille. Son chiffre d'affaires n'a cessé de progresser depuis. En 2010, il atteignait 3,6 milliards d'euros. Ses effectifs montaient à plus de 16.850 personnes.Geneviève Hermann, à Lille
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