Réduire un endettement qui s'est fortement alourdi

Dans sa carrière récente, Henri Proglio a dû se familiariser avec les contraintes de la dette. En 2000, il n'avait pu arracher ce qui allait devenir Veolia du naufrage Vivendi qu'en acceptant de lester l'entreprise d'un lourd endettement. Elle en porte encore le fardeau. Chez EDF, il doit à nouveau composer avec une dette encombrante, conséquence des acquisitions de British Energy et des activités nucléaires de l'américain Constellation sous l'ère Gadonneix.Fin 2008, la dette s'élevait à 24,5 milliards d'euros. Dix-huit mois plus tard, elle a gonflé de près de 20 milliards pour atteindre 44,1 milliards au 30 juin 2010 (soit 2,5 fois l'excédent brut d'exploitation). Elle s'est retrouvée alourdie de 1,6 milliard au premier semestre par des effets de change défavorable sur la livre sterling notamment. Vendredi, EDF s'est engagé à ce que son endettement financier net reste compris en 2010 entre 2,5 et 3 fois son excédent brut d'exploitation. L'objectif est d'être « plus près du bas que du haut de la fourchette », a souligné Thomas Piquemal.Pour alléger sa dette, le groupe va céder son réseau britannique. Il a révélé vendredi être entré en négociations exclusives avec le consortium Cheung Kong Group mené par le milliardaire de Hong Kong Li Ka-shing, pour un prix de 6,9 milliards d'euros. Ce montant témoigne d'une prime de 27 % sur la partie régulée du périmètre de cession, s'est réjoui Thomas Piquemal, qui évoque une plus-value « significative ». Les marchés ont apprécié. « EDF a saisi une belle opportunité, le prix qu'il obtient est plutôt aisé en termes de multiples », souligne un analyste. Avec cette seule opération, EDF aura dépassé l'objectif de 5 milliards d'euros de cession fixé pour 2009 et 2010.EDF veut aussi se servir de RTE, son réseau français de lignes à haute tension, pour alléger sa dette. Il songe à placer 50 % de RTE dans le portefeuille d'actifs que la loi l'oblige à constituer pour financer le démantèlement des centrales nucléaires. À court terme, cette opération lui éviterait de débourser 2,3 milliards de liquidités pour abonder ce fonds en 2010. Et à moyen terme, elle pourrait, sous certaines conditions, lui permettre de déconsolider les 6,3 milliards de dette de RTE. O. H.
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