Le deuxième trimestre apporte son lot de bonnes surprises à Wall Street

Certains stratégistes espéraient que les résultats du deuxième trimestre réveilleraient Wall Street. Ils semblent avoir été exaucés. Depuis le 2 juillet dernier, l'indice S&P 500 s'est repris de 7,6 %, pour s'essouffler ces derniers jours. Vendredi à l'ouverture de Wall Street, 336 sociétés du S&P 500 avaient publié leurs comptes, offrant un tableau et des perspectives plutôt positifs. Les bénéfices par action ont bondi de 55,9 % en moyenne pondérée par le nombre d'actions (32,4 % en pondérant par les capitalisations) avec un taux de bonne surprise de 75,6 % (selon Bloomberg). Les résultats opérationnels dépassent les attentes de 9,4 % en moyenne et, bémol, les chiffres d'affaires de 2,1 %, observe Howard Silverblatt, analyste chez Standard and Poor's. Nombre d'entreprises ont relevé leurs prévisions pour le troisième trimestre ou pour 2010, ce qui devrait pousser les analystes à revoir leur copie. Consommation au ralentiReste que le tableau n'est pas aussi reluisant d'un secteur à l'autre. « Les fondamentaux des groupes industriels et technologiques ont agréablement surpris le marché, à l'inverse de l'agroalimentaire et de l'acier », retient Christian Parisot, responsable de la recherche chez Aurel BGC. Il en veut pour preuve les comptes de Caterpillar, General Electric, 3M, United Technologies et même ceux de Boeing. Le profit de Caterpillar a bondi de 90 % (1,09 dollar par action contre 0,85 attendu) et son chiffre d'affaires a progressé de 31 %. 3M a dévoilé le bénéfice par action le plus élevé de son histoire (1,54 dollar). « Si sa division défense a déçu, Boeing s'en sort pas mal sur l'aviation commerciale : son carnet de commandes représente cinq ans de chiffre d'affaires. Au point que le groupe doit investir pour augmenter ses capacités de production », poursuit Christian Parisot. L'économiste note aussi une vraie reprise de l'investissement productif et des dépenses de publicité. Un signe plutôt encourageant, même si le risque à court terme est celui d'une érosion des marges. 3M a ainsi annoncé des investissements en hausse 9 %, le poste publicité et promotions grimpant de 27 %. C'est aussi vrai du côté de la technologie, à l'exemple de Google et d'Amazon qui accèlèrent leurs investissements et embauchent. Comme pour confirmer ce constat, les chiffres du PIB pour le deuxième trimestre (publiés vendredi) témoignent de cette croissance de l'investissement productif des entreprises. Quant à la consommation, elle est au ralenti dans un contexte de conditions de financement, notamment sur le crédit à la consommation, et un marché de l'emploi encore difficiles. Certains groupes de l'agroalimentaire ont d'ailleurs peiné le trimestre dernier, subissant des pressions sur leurs prix de ventes. Colgate-Palmolive et Kellogg, notamment, ont revu à la baisse leurs prévisions pour 2010. Pour l'heure, le secteur des biens de consommation (56 % publiés) affiche des profits en hausse de « seulement » 7,1 %. Christèle Frad
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