« Le système éducatif français crée beaucoup d'inégalités »

Comment analysez-vous les performances scolaires françaises ?Globalement, les Français de 15 ans sont au niveau de la moyenne OCDE. Le point le plus positif est celui de la hausse du niveau d'éducation : depuis 1980, la France a rattrapé son retard en matière de taux de bacheliers et d'accès à l'enseignement supérieur. La massification est donc une réussite. Cela dit, on note une plus grande proportion d'élèves en difficulté. C'est là que se situe la remise en question du système français, qui crée beaucoup d'inégalités avec un nombre important d'heures de cours, de redoublements et donc de décrochages. Cela pose la question des rythmes : il faudrait augmenter encore le soutien scolaire et le poids des options afin de procurer plus de plaisir aux élèves.Une réflexion va débuter en France sur les rythmes. Y a-t-il un lien entre performance du système éducatif et rythmes scolaires ?Le Danemark et la Finlande ont peu d'heures de cours et réussissent différemment. De leur côté, les Pays-Bas ont, comme la France, beaucoup d'heures, et réussissent mieux. Mais en même temps, ils accordent plus de liberté aux établissements en matière de recrutement, de soutien scolaire. L'autonomie est l'une des forces des pays qui réussissent. En France, les enseignants débutants, dont la moyenne d'âge est souvent inférieure aux autres pays, sont souvent affectés dans les zones difficiles. Il faudrait donc donner plus d'autonomie aux chefs d'établissement afin qu'ils puissent attirer les plus expérimentés et ne pas décourager les jeunes enseignants.Les salaires et la réforme de la formation des enseignants font polémique en France. A quel point la valorisation du métier est-elle un facteur de réussite ?Les salaires des enseignants finlandais sont équivalents à ceux des français. Mais en Finlande, le métier est très valorisé dans la société. Les candidats sont donc nombreux. De plus, la formation est beaucoup plus axée sur la pédagogie qu'en France, où les compétences académiques sont parfois supérieures à celles des autres pays de l'OCDE. Il est délicat en France de faire 5 ans d'études et de prendre le risque de rater le concours. Il faut élargir les débouchés. On pourrait imaginer un concours à l'issue d'une licence plus générale et concentrer le master sur la pédagogie. Quant aux salaires, ils sont en France inférieures à la moyenne OCDE en début de carrière, mais supérieurs en fin de carrière. Il faudrait donc une revalorisation pour les débutants et permettre des évolutions de carrière par la suite.
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