La sortie de crise renforce la Chine en Asie

conjonctureL'espoir revient dans les pays de l'Asie émergente dont les économies multiplient les signes de sortie progressive de la crise. Hier, la Chine a publié son indice officiel des directeurs d'achats (PMI) qui a atteint 54 en août, sa plus forte progression au cours des 16 derniers mois. Cet indice, fruit d'enquêtes auprès de 700 industriels chinois, postule la croissance dès qu'il est supérieur à 50. Dès lors, « la question n'est plus de savoir si Pékin va atteindre son objectif de hausse du PIB de 8 %, mais de combien il va le dépasser », explique à « La Tribune » Bei Xu, économiste chez Natixis.potentiel d'appréciationCertes l'essentiel de l'activité de la Chine, dont les exportations ont pâti de la chute de la demande mondiale, est alimenté par le plan de relance gouvernemental et le flot de nouveaux crédits (environ 1.000 milliards de dollars au premier semestre). Mais le résultat est là?: « les importations chinoises en provenance du reste de l'Asie augmentent et cela pourrait bien être le signe que l'usine du monde se prépare à une reprise de ses exportations », analyse Bei Xu. Reste à en trouver les débouchés. « Compte tenu de la faiblesse persistante de la demande occidentale, Pékin ne peut que lorgner le vaste marché de l'Asean [Association des nations du Sud-Est asiatique]avec laquelle il a signé un accord de libre-échange qui sera effectif le 1er janvier 2010. » Les exportateurs chinois veulent y conquérir des parts de marché en faisant jouer leur compétitivité prix comme pour les automobiles, rapporte l'économiste, qui estime que les exportations de la Chine vers l'Asean (117 milliards de dollars) disposent d'un potentiel d'appréciation considérable. Ce qui devrait aider l'empire du Milieu à prochainement supplanter l'Allemagne au rang de premier exportateur mondial.Autre géant asiatique, l'Inde a annoncé en début de semaine une croissance en hausse de 6,1 % au deuxième trimestre de l'année calendaire (le premier de son année fiscale). Ce taux marque une accélération par rapport aux mois précédents. Pourtant, le gouvernement de Manmohan Singh a révisé en baisse hier son objectif de croissance sur cinq ans jusqu'en mars 2012, à 7,8 % contre une cible initiale de 9 %. Épargnée par la chute du commerce mondial, dans lequel elle pèse peu, l'Inde est en fait victime de la sécheresse qui accable l'agriculture nationale dont dépendent 70 % de la population indienne. « Le niveau de consommation risque d'en être affecté cette année », prévient Edgardo Torija-Zane, économiste chez Natixis. Laurent Chemineau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.