Le segment des titres de dette spéculatifs est prêt à rouvrir

Après la trêve estivale, les sociétés européennes devraient effectuer dans les prochains jours leur retour sur les marchés obligataires. Dans un environnement d'incertitude, le mouvement devrait néanmoins être très dissymétrique. « On anticipe en septembre un retour des émissions des entreprises du segment spéculatif avec une demi-douzaine d'opérations. En revanche, sur la classe investissement, il devrait y avoir peu d'émissions hormis les opérations des banques et quelques émissions du secteur des utilities », explique Alexandre Caminade, responsable crédit chez Allianz GI.Depuis le début de l'année, environ 22 milliards d'euros ont été émis sur le segment spéculatif, en bonne voie pour atteindre le record de 33 milliards émis en 2009. Après le trou d'air provoqué par la crise grecque, les entreprises sont redevenues très actives à partir de la fin juin, avec les placements de Hertz, Europcar et HeidelbergCement. résistanceCe dynamisme provient notamment du phénomène de désintermédiation financière, de plus en plus d'entreprises venant refinancer leurs dettes bancaires face à la réticence des banques à prendre des risques en accordant des prêts. Ce fut notamment le cas de nouveaux noms sur le marché comme Oxea, Phoenix et Nordenia, venus se refinancer fin juillet. Les émissions d'entreprises non financières sur le segment investissement sont en revanche plus modérées. Avec seulement 80 milliards d'euros placés essentiellement en première partie d'année, contre un record de 250 milliards en 2009. « Après la faillite de Lehman et le gel des marchés obligataires, les entreprises les mieux notées ont voulu sécuriser par anticipation leur financement en 2009 et ont moins de besoin aujourd'hui », souligne Alexandre Caminade.Cette relative pénurie d'émissions a offert un facteur de soutien aux obligations d'entreprises, malgré les craintes macroéconomiques. « Les marchés du crédit ont bien résisté aux turbulences grâce aux résultats des entreprises », ajoute l'opérateur. Selon Merril Lynch, le rendement des obligations d'entreprises, qui évolue en sens inverse des prix, a baissé de 4 % à 3,1 % depuis janvier.
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