Le marathon constitutionnel continue

Il y a des occasions manquées dont on se souvient longtemps. En 2001, le sommet de Nice, sous présidence française de l'Union européenne, échoua à mettre sur les rails la réforme de l'Europe élargie. Depuis, la question institutionnelle s'est transformée en cauchemar? ou en farce, comme on voudra. Le second référendum qui se déroule aujourd'hui en Irlande sur le traité de Lisbonne en est le dernier avatar.altérations successives Comme le héros de « la Métamorphose » de Kafka, l'Europe avance dans cette affaire de porte en porte, faisant subir à ses projets des altérations successives. Fin 2001, il y eut Laeken et le mandat donné à la Convention. Celle-ci produisit une drôle de « Constitution » de 448 articles, signée en 2004 et remisée un an plus tard par les « non » français et néerlandais. Après la « pause » chiraquienne, nous eûmes en 2007 le « traité simplifi頻 de Nicolas Sarkozy? qu'un nouveau « non », irlandais cette fois-ci, enterra. C'était en juin 2008. Maintenant il y a un traité dit Lisbonne 2, ficelé fin 2008. Mais qui se souvient après ces années que Lisbonne est la suite d'une histoire commencée il y a près de dix ans, à une époque où l'Europe vivait encore dans l'euphorie de « la chute du mur » et dans l'attente de sa réunification comme une fiancée avant la noce ?Vaklav Klaus, peut-être. Le président tchèque est le prochain gardien devant lequel le traité devra être présenté si le « oui » l'emportait en Irlande, comme les sondages le laissent penser. Cette figure de l'ère postcommuniste a toujours combattu l'inclination fondamentalement fédéraliste de l'intégration européenne. Il a man?uvré de telle façon que la Cour constitutionnelle tchèque soit seule maîtresse du calendrier de ratification. Ce contrôle de constitutionnalité sera-t-il réglé sous quinze jours comme l'auraient assuré les juges ? Va-t-il traîner jusqu'aux élections britanniques de juin 2010 ? Le probable prochain Premier ministre, le conservateur David Cameron, aura-t-il alors un autre choix que d'organiser le référendum sur le traité qu'il promet depuis des années ?Lisbonne est « une solution brillante obtenue à un prix exorbitant », disait récemment un ancien commissaire. Demain soir, la porte irlandaise pourrait bien s'ouvrir. Mais nul ne sait ce qui se cache derrière la dernière porte.Florence Autret, à BruxellesLe président tchèque est le prochain gardien devant lequel le traité devra être présenté si le « oui » l'emportait en Irlande.
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