Herbie Hancock : « Vive la musique globale »

Célèbre à 22 ans avec « Watermelon Man », Herbie Hancock n'a cessé de truster les succès depuis les années 60 en jouant sur tous les registres du jazz. Le pianiste-compositeur passe le cap des 70 ans avec un album ambitieux, « Imagine Project » vantant les mérites de la diversité. Venu récemment à Paris, où il a été fait commandeur des arts et lettres, le jazzman de toutes les aventures musicales et fervent bouddhiste s'est confié à « La Tribune ».À onze ans, vous jouiez en soliste Mozart avec l'orchestre symphonique de Chicago. Vous ne regrettez pas d'avoir abandonné le classique ?Herbie Hancock : Pas du tout ! Dès quinze ans j'étais fan de jazz et je suis parti à New York pour cela. Mais je n'ai pas délaissé le classique. Cette année, j'ai donné une tournée d'une quinzaine de concerts en duo avec le pianiste prodige chinois Lang Lang, et souvent avec des orchestres symphoniques.Quels jazzmen vous ont le plus impressionné ?Miles Davis avant tout. Ces cinq années dans sa formation (1963-68) m'ont permis de développer ma conception de la musique. Miles avait intégré des idées d'avant-garde. Je citerais aussi Wayne Shorter, avec lequel j'ai souvent joué en duo : je pense que c'est le Jedi de « Star Wars », le chevalier comme vous dites en français (rires).Avec « Imagine Project » vous déclarez vouloir montrer « la beauté de la coopération globale comme voie royale vers la paix ». La spiritualité guide votre inspiration ?Je ne sépare pas ma vie spirituelle de ma vie quotidienne. Je consacre désormais moins de temps spécifiquement à la musique. Je cherche surtout à m'améliorer en tant qu'être humain et j'espère que ma musique reflète cette quête. Avec « Imagine Project », c'est mon premier album global. Ce projet m'a pris deux ans pour réunir des musiciens de tous les continents. Je voulais vraiment démontrer l'importance sur cette planète de dialoguer et de coopérer avec les autres. En d'autres termes, réaliser une globalisation positive.Le Premier ministre vous a remis les insignes de commandeur des arts et lettres. Quels sont vos autres bons souvenirs en France ?La première fois que je suis venu en Europe, c'était en France, à Antibes avec Miles Davis en 1963. Quand j'étais enfant, mon rêve le plus fou était d'aller à New York (rires). Alors jouer sur la Côte d'Azur ! Je me souviens aussi du tournage d' « Autour de Minuit » avec Bertrand Tavernier en 1985 : je suis resté trois mois à Paris et j'ai remporté un Césarute;sar et un Oscar pour la bande originale du film. Quant au public français, il a toujours soutenu ma musique dans toutes ses facettes. Que demander de plus ? Herbie Hancock. L'essentiel. Coffret 2CD. 20 titres de 1962 à 2000 - Watermelon Man, Cantaloupe Island, Maiden Voyage, Rock it. (Columbia-Sony) ; The Imagine Project avec India Arie, Pink, James Morrison, Céu, Toumani Diabate... (Sony Music).
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.