La locomotive ouest-africaine rêve d'un nouveau départ

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a invité lundi les candidats à l'élection présidentielle ivoirienne à attendre dans le calme les résultats. Le scrutin historique, qui s'est déroulé sans heurts, met un terme - définitif ? - à une décennie de crise politico-militaire dont l'économie ivoirienne n'est pas sortie indemne. Le tissu économique de la Côte d'Ivoire, véritable locomotive économique de la sous- région, a été durement affecté. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire Jean-Louis Billon expliquait récemment que le pays avait perdu la moitié de ses entreprises passées de 26.000 en 2002 à 13.000 en 2008. La pauvreté, qui touchait un Ivoirien sur dix en 1985, frappe désormais près de la moitié de la population.Le président sortant Laurent Gbagbo, dont le mandat officiel a expiré depuis 2005, avait face à lui treize candidats, dont deux poids lourds : le chef de l'opposition et ancien Premier ministre Alassane Ouattara, très populaire dans le Nord, et l'ancien président Henri Konan Bédié, renversé en 1999 lors du premier putsch des années troublées de la Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo, parfois appelé « le boulanger » pour sa capacité à rouler ses opposants dans la farine, espère être réélu dès le premier tour. Si ce n'est pas le cas, un second tour est prévu le 28 novembre.Investisseurs étrangers espérésQuelle que soit l'issue du scrutin, l'arrivée à la primature d'un président dont la légitimité ne sera plus contestée devrait contribuer à rassurer les milieux d'affaires. Et certains se prennent à espérer un rebond spectaculaire de l'économie. Si le pays demeure coupé en deux, de nombreux facteurs sont réunis pour permettre un retour rapide de la croissance. L'économie ivoirienne a continué de croître (3 % en 2009 et 4 % en 2010) tout au long de la décennie malgré les tensions politiques et sociales. Ce premier exportateur mondial de cacao bénéficie de la bonne tenue des cours (2.800 dollars la tonne) même si la production a baissé au fil des ans pour tomber à 1,2 million de tonnes. Avec une production de 50.000 barils de pétrole par jour (officiellement), les caisses de l'État surfent également sur la remontée des cours de l'or noir. Mais le véritable enjeu est le retour des investisseurs étrangers. Xavier Harel
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.