Les routiers appellent à une grève illimitée

Les entreprises tremblent. Surtout celles qui réalisent une large part de leur activité au moment des fêtes de Noël. Les chauffeurs routiers ont lancé hier un appel à la grève illimitée à partir du 13 décembre dans la soirée. Ils ne prévoient pas d'opérations escargots, mais des blocages d'entrepôts de marchandises. Les cinq principales organisations syndicales du secteur ? CGT, FO, CFTC, FGTE-CFDT et CFE-CGC ? se sont mobilisées pour ce mouvement quasi unitaire, ce qui n'était pas arrivé depuis 1997.« Depuis deux ans, nous ne réalisons que des opérations blanches dans les négociations salariales », explique le secrétaire général de la FGTE-CFDT, Maxime Dumont. « Nous sommes dans une profession complètement paupérisée. En janvier mécaniquement lorsque le Smic sera revalorisé, l'intégralité de la grille salariale des routiers sera en dessous du Smic », poursuit ce dernier. La profession du transport routier de marchandises, qui compte quelque 475.000 salariés, réclame donc des revalorisations pour tous les coefficients de la grille salariale, pour les frais de déplacement, un treizième mois ainsi qu'une protection conventionnelle pour tous.« prêts à négocier »Certes, la crise affecte aujourd'hui particulièrement les transporteurs routiers. « Mais cela fait dix ans qu'on nous dit que c'est la crise et que rien ne change », assure-t-on. Les syndicats estiment d'ailleurs que la situation actuelle est moins dramatique qu'on veut le laisser croire. « La FNTR [?l'un des syndicats patronaux, Ndlr] nous a dit que 30.000 emplois avaient été supprimés en 2008, mais l'Unedic vient de nous dire que 1.000 postes avaient été supprimés. Cela ne justifie donc pas la mise à la soupe populaire », plaide Maxime Dumont.Conscients que la période n'est pas forcément la meilleure pour faire grève, les syndicats « sont encore prêts à négocier ». Le secrétaire d'État chargé des Transports, Dominique Bussereau, a lui même indiqué hier qu'il était « urgent de trouver un accord afin de prévenir un conflit, qui ne peut être que néfaste au transport routier durement touché par la crise actuelle ». Du côté des organisations patronales, les positions diffèrent quelque peu. TLF a proposé fin novembre des revalorisations pour les routiers travaillant dans le secteur de la messagerie. À la FNTR, « les professionnels ont estimé ne pas pouvoir faire de geste » alors que l'activité des entreprises est en baisse de 10 %, que les prix baissent et que les coûts augmentent, avec une hausse de la pression fiscale. « Les pouvoirs publics portent la responsabilité de la situation dans le transport routier de marchandises », explique-t-elle.
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