Nicolas Petit, un littéraire qui sait faire des maths

Depuis novembre 2010, la direction marketing de la division Internet et grand public de Microsoft France est occupée par un amoureux du Japon. Nicolas Petit se définit lui-même comme un membre de la génération Goldorak, ce robot humanoïde découvert sur Antenne 2 à la fin des années 1970. S'il s'est entiché de ces personnages de manga japonais dans sa jeunesse, Nicolas Petit a suivi une éducation littéraire qui l'a naturellement amené sur les bancs de Sciences po. La suite naturelle, logique, c'était l'ENA. Mais il a préféré passer par HEC et abandonner le détour par la formation française des élites administratives. La fonction publique y a perdu une recrue de choix ; le secteur privé lui a donné les moyens d'exprimer ses talents. Nicolas Petit est un littéraire qui sait faire des maths.Ses premières expériences ont lieu aux États-Unis en 1999, chez Thomson Multimedia, qui travaille à l'époque à la rationalisation de son portefeuille d'activités et qui prépare la vente de son électronique grand public à TCL. L'aventure est intéressante. Passer l'hiver à Indianapolis est digne d'un moine soldat. Puis il part à Londres, chez Arthur D. Little, pour oeuvrer dans le conseil en stratégie. Sa spécialité ? La convergence numérique dans les télécoms, les médias et Internet, les fusions et acquisitions du secteur et l'audit. Il s'y forge une compétence stratégique et une compétence financière en travaillant pour des entreprises modernes, mais aussi des maisons anciennes comme Gallimard.Un dur challengeEn 2005, il rejoint Microsoft et s'occupe d'abord des grands comptes informatiques. Il y apprend à les convaincre de la valeur des outils Microsoft. C'était parfois facile ; c'était aussi un dur challenge. Au bout de neuf mois, on lui confie la direction de la division mobilité. Le marché du smartphone commence à frémir. Il y voit une superbe opportunité de s'installer dans le train de la mobilité, de développer un marché alors émergent. Les premiers deux ans et demi sont « fantastiques » avec des parts de marché qui passent de 13 % mi-2006 à 31 % en 2009. Pour Microsoft, la France est la filiale la plus performante pour les smartphones. Elle innove, conclut des partenariats avec les opérateurs télécoms, les fabricants de téléphones et capitalise sur des relations normalisées avec les grands comptes. Elle sert d'exemple aux autres filiales de Microsoft. Hélas, la suite ne sera pas écrite dans la même encre que les débuts. Microsoft est revenu à 10 % de parts de marché pour le lancement de Windows Phone 7 qui doit lui permettre de remonter la pente. Entre-temps, Nicolas Petit a pris de nouvelles responsabilités. Il est maintenant en charge du marketing de Windows, des Windows Phone, de Windows Live dont Messenger et Hotmail, du navigateur Internet Explorer, du réseau MSN et du moteur de recherche Bing. Il a les mains pleines mais le défi le séduit. « Nous savons mener soit des opérations commando, soit des courses de marathonien », explique-t-il. Et d'avouer que la réussite de Bing s'apparente plus à un long marathon.
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