Enel éclaire l'art contemporain

Ils ont convoqué le célèbre architecte Mies Van der Rohe, reconstitué une mini-forêt tropicale avant d'y installer une multitude de papillons multicolores sublimes. Et gagné un prix avec ça.Rien d'étonnant à ce que cette oeuvre magnifique du collectif néerlandais Bik Van der Pol (Liesbeth Bik et Jos Van der Pol), joliment baptisée « Êtes-vous vraiment sûrs qu'un plancher ne puisse pas être aussi un plafond », présentée dans la nouvelle aile du Macro (le musée d'Art contemporain de Rome), ait séduit le jury du prix Enel Contemporanea Award. Elle rappelle, avec une poésie rare, qu'il suffit parfois d'un battement d'ailes de papillon pour changer le monde.« Nous retrouvons dans cette oeuvre les valeurs d'Enel : le respect de la nature dont les papillons symbolisent la délicatesse. D'autant plus que ces derniers sont extrêmement sensibles au changement d'environnement », confie Gianluca Comin, le directeur des relations extérieures d'Enel, deuxième compagnie électrique d'Europe après EDF, à l'origine du prix.Si la société refuse de communiquer son budget annuel dédié au mécénat, pour ne pas donner de chiffres à la concurrence, elle reconnaît avoir dépensé autour de 2 millions d'euros pour cette pièce. Une première en Italie ? Loin de là. « Les entreprises transalpines déboursent autour de 2,5 milliards d'euros chaque année pour le mécénat et le font sans avantages fiscaux », précise le directeur des relations extérieures d'Enel, parallèlement président de la branche italienne de la Fédération of Public Relations (Ferpi) et membre de Civita, une association de 170 entreprises privées et publiques engagées dans la promotion culturelle.Ces dernières investissent d'ailleurs dans le mécénat de manière totalement décomplexée. « Nous ne sommes pas Laurent le Magnifique. À nos yeux, le mécénat permet un retour d'image de l'entreprise. Ce qui ne nous empêche pas, à Enel, d'être très attentif à notre responsabilité sociale », poursuit Comin.La compagnie électrique apporte son soutien dans deux domaines bien distincts : la santé et la solidarité qui sont gérées par la Fondation Enel Cuore ; et la culture qui dépend de la direction des relations extérieures. De toutes les actions culturelles menées, le Enel Contemporanea Award, dédié à l'art contemporain, s'impose comme la plus originale. Pour l'occasion, sept directeurs de grands musées internationaux ont proposé le projet d'un artiste de leur choix sur le thème de l'énergie. Avant Bik Van der Pol (proposés par Hou Hanru du San Francisco Art Institute), Doug Aitken (2009) ou Jeppe Heine (2007) avaient été primés et leurs pièces présentées dans des espaces publics à travers le monde. « Nous ne voulons pas garder ces oeuvres pour nous mais les offrir aux spectateurs », insiste Gianluca Comin. Et l'avantage, c'est que ça se voit. L'oeuvre est présentée au Macro à Rome jusqu'au 13 février. www.macro.roma.museum
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