La pharmacie, locomotive de l'essor en France du géant de la certification SGS

SGS n'a pas connu la crise. « Nos marchés sont passés d'une hausse à deux chiffres avant la crise à une croissance à un chiffre en 2008 et 2009, même dans des pays matures comme la France », explique Fabrice Egloff, le président de la filiale hexagonale du numéro un mondial des tests, de l'inspection et de la certification (devant le français Bureau Veritas). En 2009, les ventes françaises de SGS, groupe coté à Zurich et détenu à 15 % par la famille Agnelli via son holding Exor, ont atteint 250 millions d'euros sur un total de 3,8 milliards. Et pour 2010, les dirigeants attendent une croissance « dans le haut de la fourchette à un chiffre ». Mieux. « D'ici à 2014, SGS vise une croissance de près de 50 % en France », précise Fabrice Egloff. Un développement notamment tiré par le secteur de la pharmacie. Les tests de produits utilisés par les grands laboratoires pour leurs essais cliniques représentent 15 % du chiffre d'affaires, et progressent rapidement. « Les marchés pharmaceutiques biotech connaissent une croissance annuelle de 10 à 12 % pour nos services, contre moins de 10 % pour la pharmacie traditionnelle », confirme Fabrice Egloff. Fort de ce constat, le groupe vient d'investir 2,1 millions d'euros pour faire « prendre le virage biotech » à son laboratoire de bioanalyse de Poitiers, qui opère à 90 % pour l'exportation. Jusqu'ici, il ne disposait que d'équipements pour tester des médicaments issus de la chimie. La croissance externe n'est pas en reste, dans un secteur encore très fragmenté : les trois à cinq plus gros acteurs mondiaux totalisent moins de 20 % de parts de marché. En août dernier, SGS France, qui compte parmi ses concurrents le nantais Eurofins Scientific, a acquis Amtech Medical, un spécialiste des contrôles qualités pour les appareils ionisants (scanners, IRM...). Les ventes (2,5 millions d'euros en 2009) doivent quadrupler en trois ans, car une directive européenne oblige désormais à contrôler les équipements, sous l'égide de l'Afssaps et de l'Autorité de sûreté nucléaire.600 embauches en 2010Fabrice Egloff ne s'interdit pas d'autres emplettes, « pour des montants de 5 à 10 millions d'euros ». « Nous regardons essentiellement les secteurs de la pharmacie, des biens de consommation et de l'industrie », indique-t-il. La croissance implique aussi des recrutements, dans un secteur intensif en personnel : après 600 embauches en 2010, Fabrice Egloff prévoit d'en recruter « un peu plus » l'an prochain, soit une création nette de 150 à 200 postes sur 2.500 salariés. Quant à mettre la main sur Eurofins (640 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le monde), cela ne semble guère à l'ordre du jour. « Aucune opportunité ne doit être exclue, mais nous regardons évidement la performance », assène le dirigeant. Audrey Tonnelie
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