Renault et PSA s'alarment des coûts élevés de production en France

« Il y a dix ans, les coûts horaires en France étaient inférieurs de 20 % à ceux de l'Allemagne. Aujourd'hui, ces mêmes coûts sont de 400 euros plus élevés en France, pour un véhicule moyen », affirmait mardi Philippe Varin, le président de PSA, lors d'une conférence au Salon de Genève. « Le problème de la compétitivité dans l'Hexagone est sérieux », a-t-il insisté. « On ne parle pas des salaires, mais des taxes, des charges pesant sur le travail. Il faut qu'on retrouve en France le plus vite possible les conditions de la compétitivit頻, souligne pour sa part Carlos Ghosn, le PDG de Renault. Le discours n'est pas nouveau et le gouvernement a tenté de réduire ces coûts salariaux en supprimant la taxe professionnelle. Mais ces mesures apparaissent encore nettement insuffisantes aux constructeurs tricolores. « Les mouvements sur la taxe professionnelle ont un impact de 50 euros par véhicule. Ce n'est pas suffisant », renchérit Philippe Varin.handicapS'il existe donc un handicap de coûts de la France vis-à-vis de ses plus proches concurrents, le différentiel devient évidemment encore plus flagrant avec les pays émergents. Même s'il se réduit légèrement d'année en année avec l'augmentation des salaires à l'Est. « Les coûts salariaux sont encore dans un rapport de 1 à 7 entre la Roumanie et une usine française », assure Gérard Detourbet, patron de Dacia, la filiale à bas coûts de Renault, qui ajoute : « Et c'est vrai aussi pour nos fournisseurs locaux. Or, plus de 60 % des achats de Dacia se font dans le pays. » De plus, en Roumanie, « on travaille 40 heures par semaine, au lieu de 35. Et un salarié roumain peut travailler trois samedis sur quatre. Ce qui n'est pas possible en France », indique-t-il.Certes, le coût logistique d'une voiture Dacia vendue en France (Logan ou Sandero) peut atteindre « 15 % du coût de production » selon le dirigeant. Il n'empêche : « Le différentiel de coûts, même pour un véhicule livré en Europe occidentale, reste très substantiel. Si l'on fabriquait les Dacia en France, le surcoût serait au total de 20 % à 25 %. »A.-G. V., à Genève
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