Toute toute première fois

« Je m'étais donné un an pour devenir photographe », se souvient Gérard Uféras, qui présente jusqu'au 14 août l'exposition « Paris d'amour » à l'hôtel de ville de Paris. À 20 ans à peine, et parce qu'il s'ennuie dans la boutique qu'il tient à République, il s'inscrit à l'université de Saint-Denis, en cinéma. Parmi ses cours figure une option photo. « J'étais déjà passionné par Cartier-Bresson Eugene Smith ou Joseph Koudelka », confie-t-il. Un jour, pour rendre service à un ami, il l'accompagne en voiture au siège du journal « Libération », rue Christiani, à Barbès, pour un rendez-vous avec Christian Caujolle, le chef du service photo du journal. Gérard Uféras se remémore?: « C'était un moment extraordinaire du journal. Caujolle était curieux de tout. » Sans imaginer qu'il s'associerait par la suite avec lui pour monter l'agence Vu en 1986, Gérard Uféras saute ce jour-là sur l'occasion de lui montrer son travail.« Il a paru emballé. Il s'est tourné vers le photographe présent avec nous dans le bureau pour lui faire part de son enthousiasme : il s'agissait de Gilles Peress, qui venait de sortir ? Telex persan ?, un recueil d'images des premiers jours de la révolution iranienne.» Mais ses photos finissent en quatrième de couverture, la page dédiée au courrier des lecteurs. Cependant, quelques jours après cet entretien, le téléphone sonne?: « Lib頻 lui confie son premier photoreportage. « J'ai sauté de joie », se rappelle-t-il. Il s'agissait d'illustrer le reportage d'un journaliste sur une association pour l'insémination artificielle. « Leurs locaux étaient situés dans une soupente au dernier étage d'un immeuble haussmannien, se souvient-il. Pourtant, ils s'étaient payé le luxe de confectionner un paillasson aux initiales de l'association. Ce détail a dû taper dans l'oeil du journaliste puisqu'au moment de m'envoyer sur les lieux on m'a précisé?: n'oublie pas le paillasson?! », raconte-t-il avec le recul. À l'issue de cette première expérience, les commandes ont afflué. « Faire de la photo pour ? Libé ?, c'était l'école de la liberté. Tout était permis à partir du moment où cela enrichissait la connaissance de la situation ou de l'événement. » Prêter attention, au moment de traiter un sujet, à tous ses à-côtés, c'est ce qu'il n'a pas manqué de faire par la suite, en travaillant sur le monde de la mode « l'Étoffe des rêves » (2001), de l'opéra « Un fantôme à l'opéra » (2003) et du ballet « Un pas vers les étoiles » (2006). Un travail d'auteur, « la rencontre de la réalité et d'une sensibilit頻. Charles Faugeron ??Demain : Élisabeth Roudinesco, ma première lecture de Freud.
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