Remontés à bloc, comme d\'habitude. Xavier Niel, le fondateur de Free et principal actionnaire d\'Iliad, la maison-mère, le directeur général Maxime Lombardini, et le directeur financier, Thomas Reynaud, ont profité de la présentation des résultats semestriels vendredi pour lancer quelques piques à leurs concurrents qui venaient de dévoiler leurs chiffres (Bouygues Telecom mardi et SFR jeudi, un mois après ceux d\'Orange). Répondant notamment aux commentaires de Martin Bouygues sur l\'amélioration « passagère » du pouvoir d\'achat des Français due à la baisse des tarifs depuis l\'arrivée de Free Mobile, Maxime Lombardini, un ancien de TF1, a observé, en reprenant les chiffres de « 60 millions de consommateurs », que « si l\'on calcule 7 euros par mois pour 25 millions de ménages, cela fait 2 milliards d\'euros de pouvoir d\'achat pas an rendus aux Français. »« L\'opérateur qui investit le plus » Les dirigeants d\'Iliad ont aussi tenu à défendre leur évaluation des investissements pour construire leur réseau mobile comme « crédible : il nous faut 8 à 10.000 antennes pour couvrir 90% de la population et chaque site coûte en moyenne 80 à 100.000 euros, soit un total de 1 milliard d\'euros sur plusieurs années au maximum », pour ce qui est de la partie dite « radio » (les antennes). Car Iliad rappelle qu\'il a déjà investi 3,5 milliards d\'euros sur 12 ans dans son « backbone national », l\'épine dorsale de son réseau fixe (qui relie les antennes entre elles). Or Martin Bouygues avait répété mercredi que « construire un réseau mobile coûte 10 milliards d\'euros au minimum en France. » Le directeur financier d\'Iliad ajoute : « le petit opérateur, que l\'on traite de coucou, investit plus que le numéro 3 du marché (Bouygues Telecom NDLR) : nous avons réinvesti presque intégralement notre cash flow opérationnel, c\'est 30% de notre chiffre d\'affaires quand nos concurrents font à peine 15%. »Et Maxime Lombardini de s\'interroger sur « ce qu\'il y a vraiment dans leurs 500 millions d\'euros d\'investissements par an, sans doute de grosses licences logicielles et de gros contrats de maintenance » tout en observant que Bouygues a fait lui-même « le coucou dans le fixe en ne dépensant que quelques dizaines de millions d\'euros grâce à son accord avec Numericable. » Un analyste financier décrypte : « les dirigeants de Free ont besoin de montrer au gouvernement un chiffre d\'investissement élevé, cela les protège, car leurs résultats sont un peu trop insolents ! » Car selon certains analystes, Iliad fait tellement mieux que prévu qu\'il pourrait être à l\'équilibre dans le mobile dès 2013 ou 2014.« Nos concurrents pratiquent des licenciements boursiers s\'ils le souhaitent »« On nous parle de l\'emploi. A ce stade, il y a deux plans de départs volontaires de 500 ou 600 personnes et nous avons recruté 1.500 employés en douze mois, dont 750 depuis janvier, ce sont des créations nettes d\'emploi » a plaidé le directeur général. Iliad emploie 6.600 personnes - « ce n\'est pas ridicule par rapport aux 9.000 de SFR » relève le directeur financier - dont 1.800 au Maroc dans des centres d\'appels, mais 95% des volumes d\'appels concernant l\'activité mobile sont traités en France (à Vitry et Colombes). Xavier Niel s\'est moqué des « pleureuses », les concurrents qui accusent Free d\'être responsable de tous leurs maux : « Il y en a qui coupent les oignons et les autres qui pleurent, puis ça tourne. Nos concurrents ont versé 5,5 milliards d\'euros en dividende ou rachat d\'actions depuis l\'arrivée de Free Mobile. Je ne vois pas de sociétés en difficultés. Elles pratiquent des licenciements boursiers si elles le souhaitent. » Les résultats solides publiés par SFR la veille permettent aux dirigeants d\'Iliad de faire valoir que « le problème des concurrents n\'est pas celui du modèle économique mais celui de la valorisation de leurs actifs. »  

latribune.fr

02 Sept 2012, 23:02

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