Marc Dugain ? sur tous les fronts

Un roman, une pièce de théâtre et un téléfilm diffusé sur France Télévisions en janvier, des livres et des films en préparation, ça fait beaucoup pour un seul homme. Ce n'est presque pas assez pour les fans de Marc Dugain. Car l'écrivain, réalisateur depuis l'adaptation à l'écran d'« Une exécution ordinaire » (son avant-dernier roman), a cette capacité rare d'entraîner le lecteur au coeur des enjeux historiques du XXe siècle à travers une histoire passionnante. Au final, c'est souvent de nous dont parle l'écrivain. De ce que nous aurions pu être ou des choix que nous aurions pu avoir à faire. Et ses personnages ont beau côtoyer les plus grandes figures historiques, ils n'en restent pas moins diablement humains. C'est encore le cas aujourd'hui avec « l'Insomnie des étoiles », son meilleur livre à ce jour. Pour cette fois, c'est l'attitude du peuple allemand sous le IIIe Reich qu'a cherché à comprendre l'écrivain. « On n'a jamais été aussi loin dans l'innommable. Pour moi, ça reste le plus grand mystère de l'être humain. On est dans un asile psychiatrique géant. »Il est ici raconté à travers l'histoire d'un capitaine de l'armée française. En poste dans une petite ville allemande en 1945, il tente de percer le mystère entourant la mort d'un homme dont le corps calciné a été retrouvé dans une ferme tenue par une adolescente livrée à elle-même. « Tout est parti d'un mot que j'avais trouvé sur la porte d'un hôpital psychiatrique visité pendant les repérages d'?Une exécution ordinaire??, se souvient Dugain. Je n'ai jamais ressenti autant d'effroi et d'émotion pour aucun autre de mes livres. » Nous non plus. D'abord parce que l'écrivain maintient le suspense tout au long du roman. Mais aussi grâce à ce style inédit, d'une rare puissance, qui lui permet de creuser chacun de ses personnages. « Je suis allé aussi loin que possible dans l'introspection de ce que je voulais dire », avoue-t-il sobrement.Alors, on attend avec impatience sa mise en scène d'« Une banale histoire » de Tchekhov au théâtre de l'Atelier, avec Jean-Pierre Darroussin dans le rôle principal. « Je suis fou furieux et même monomaniaque de cet écrivain. Le travail au théâtre est plus intense et plus satisfaisant, notamment grâce aux répétitions », confie-t-il. Pour la télévision, il a adapté l'une de ses propres nouvelles « la Bonté des femmes » entraînant à nouveau André Dussollier dans l'aventure. Bientôt on espère aussi découvrir un projet initié par les Chinois qui lui ont demandé de plancher sur leurs compatriotes engagés dans la Grande Guerre, et un film dont il promet qu'il mêlera tous les genres. « L'Insomnie des étoiles », Gallimard, 240 pages, 17,50 euros.
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