Les télévisions connectées directement à Internet s'imposent peu à peu auprès des consommateurs. Les nouveaux écrans marquent l'arrivée au milieu du salon des géants du Net. Yahoo a étendu son partenariat avec Samsung à 26 pays, portant sa présence à 39 pays dans le monde. Le portail propose ainsi 65 applications, développées en interne (comme Yahoo Mail ou Finance) ou par des tiers. Des services très en vogue sur le Web, comme Facebook, Twitter, YouTube ou eBay, sont présents sur Yahoo Connected TV. Mais les chaînes de télévision se méfient que cette intrusion ne se fasse à leur détriment. Les services interactifs de Yahoo, qui a signé des partenariats avec 6 fabricants (Toshiba, Sony, Samsung, LG...), apparaissent en effet au dessus ou sur le même écran que leur programmes. Sur les téléviseurs Samsung, TF1 a réussi à régler le problème en signant, au détriment de Yahoo, un contre-accord avec le coréen. Ce sont donc les propres services intéractifs développés par la chaîne qui sont proposés sur ses images, ceux du portail Internet étant relégués dans un espace indépendant. « Le flux de TF1 ne peut cohabiter avec des applications tierces. D'abord pour des contraintes réglementaires. Mais aussi pour des raisons économiques. Si l'on achète un match de foot à plusieurs millions d'euros, nous ne voyons pas pourquoi un tiers pourrait profiter de notre audience pour générer des revenus sans notre accord », s'offusque Jean-François Mulliez directeur délégué d'eTF1. Des contenus tiersPour convaincre les constructeurs de rallier leurs points de vue, l'ensemble des chaînes - TF1, M6, France Télévisions, Canal Plus et des chaînes de la TNT comme Direct 8, NRJ ou BFM - mettent la dernière main à une charte de comportement. Principal message à faire passer aux constructeurs : les chaînes ne distribueront pas leurs services interactifs si les fabricants de télé laissent apparaître sur leurs images des contenus tiers sans leur accord. En s'unissant, les éditeurs parient que les constructeurs ne voudront pas priver les nouveaux téléviseurs mis sur le marché de services tels que M6 Replay ou CanalPlay, au profit de Yahoo, Facebook et autre Twitter. Ce n'est pas tant l'apparition d'un service météo de Yahoo qui les gêne mais plus le parasitage qui pourrait naître entre les uns et les autres. « Le vrai problème, c'est le cas extrême où l'on verrait apparaître lors d'un épisode de NCIS (sur M6), par exemple, une publicité invitant à zapper sur les Experts de TF1 », analyse Valéry Gerfaud, directeur général de M6 Web. Pour le moment, le rapport de force n'est pas évident entre constructeurs et chaînes. TF1 a convaincu Samsung, mais a perdu une bataille contre Philips avec lequel il a rompu les négociations. M6 n'a pas trouvé d'autre accord qu'avec Sony. « Nous ne distribuons pas M6 Replay sans contrepartie. Pour nous, le plus important est de conserver la totalité de la publicité générée sur M6 Replay », indique Valéry Gerfaud. De son côté, Canal Plus « annoncera des accords d'ici la fin de l'année avec nos services Canal Plus à la demande et la VOD Canal Play », indique Frédéric Vincent de Canal Plus.

latribune.fr

02 Nov 2010, 23:21

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