Résultats contrastés pour les filiales de gestion des banques

Les banques françaises semblent avoir réussi à surmonter la crise financière d'après les résultats publiés pour l'année 2010. Ainsi, le bénéfice annuel du groupe BNP Paribas a-t-il atteint les 7,8 milliards d'euros en 2010 en hausse de 34 % et même Natixis est repassé dans le vert avec un profit net de 1,7 milliard d'euros. Dans le métier de la gestion d'actifs, la crise ne semble en revanche pas terminée. En effet, si les résultats globalement s'améliorent, les défis pour faire face à la désaffectation des clients vis-à-vis des produits monétaires ne sont pas moindres.Le produit net bancaire (PNB) au sein des trois grandes sociétés de gestion s'accroît. Pour BNP Paribas Investment Solutions la croissance annuelle du PNB est de 15,3 % par rapport à fin 2009 (voir tableau). Natixis Global Asset Management (NGAM) affiche également une croissance à deux chiffres de son PNB de 11 %. Amundi arrive en troisième position avec un PNB en croissance de 6,3 %.En termes de résultats, le palmarès n'est pas tout à fait identique. Ainsi Amundi arrive en tête avec un résultat brut d'exploitation annuel qui croît de 17,4 % et ressort à 691 millions d'euros. BNP Paribas arrive en deuxième position avec un résultat en hausse de 16,3 % à 907 millions d'euros suivi par NGAM dont le résultat brut d'exploitation est en hausse de 5 % à 359 millions d'euros.Quant au coefficient d'exploitation qui mesure le poids des charges et frais généraux par rapport aux revenus, il varie également très fortement d'une société à l'autre. Le rapprochement entre le Crédit Agricolegricole Asset Management (CAAM) et la Société Généralecute; Générale Asset Management (SGAM) pour former Amundi a déjà répondu à une de ses promesses, à savoir la baisse du coefficient d'exploitation et l'amélioration de la profitabilité de la société de gestion. Le coefficient d'exploitation d'Amundi ressort ainsi fin 2010 à 54,4 % et s'est amélioré de 4,3 points sur un an. En ce qui concerne les filiales de BNP Paribas et de Natixis, le coefficient d'exploitation est bien supérieur à 70,8 % pour la première et 75 % pour la seconde, ce qui traduit un poids très lourd des frais généraux par rapport au produit net bancaire généré.Même clivage du côté de la collecte nette annuelle : Amundi est la seule société de gestion sur les trois à être parvenue à générer une collecte nette positive sur l'année de 1,2 milliard d'euros. En revanche, la collecte nette de BNP Paribas Investment Solutions est négative et ressort à -17,6 milliards d'euros et celle de NGAM est de -11,6 milliards d'euros. Si l'on exclut les fonds monétaires en Europe, la collecte a cependant été positive pour NGAM de l'ordre de 1,1 milliard d'euros sur l'année. C'est la preuve que les principales difficultés des grandes maisons de gestion viennent, non seulement du niveau de rentabilité, mais aussi de la fuite des fonds monétaires.La décollecte sur les fonds monétaires a en effet été très importante en Europe de l'ordre de 59 milliards d'euros en 2010 selon Lipper. Cette désaffection touche plus particulièrement les filiales des groupes bancaires qui traditionnellement réalisent une grande partie de leurs souscriptions dans des produits monétaires. Le niveau très bas des taux d'intérêt, mais aussi la course à la liquidité et à l'épargne de bilan à laquelle se livrent les réseaux bancaires ont conduit à une nette réduction de l'intérêt des investisseurs pour cette classe d'actifs. Certains acteurs ont déjà commencé à tirer les enseignements de cette évolution comme Natixis Asset Management qui a repensé son organisation afin de se repositionner sur des classes d'actifs plus porteuses sur le moyen long terme. Une stratégie qui, si elle rencontre le succès, pourrait permettre d'améliorer la rentabilité des sociétés de gestion car les produits « à risques » dégagent des marges plus confortables que les produits monétaires.
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