Cobra, un long serpent de mer

« Notre rentabilité est forte en Chine, mais faible en France. Résultat, les banques refusent de nous suivre, alors que notre endettement est quasi nul. Cela fait dix ans que ça dure et notre croissance en souffre », déplore Edgar Mansour, le président de Cobra Europe, une société implantée à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) qui emploie 650 salariés, dont une centaine en France à la production de bandes transporteuses, utilisées notamment pour le convoyage des minerais, des produits agricoles et alimentaires. Financement de long termePour accompagner le développement de la PME familiale, Avenir Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts et du groupe Oséo, a souscrit pour une durée de six ans, 1,5 million d'euros d'obligations convertibles en actions. Un prêt d'Oséo de 1,25 million sur cinq ans complète le dispositif qui va permettre au groupe de consolider son activité en France et de développer son usine chinoise. « Notre activité est très consommatrice de capitaux. Les équipements coûtent cher. On a besoin de financement de long terme », poursuit Edgar Mansour qui espère doubler son chiffre d'affaires à 100 millions d'euros, d'ici à cinq ans. Jusqu'en 1994, l'entreprise n'avait que deux clients : Charbonnages de France et une société minière du sud de l'Allemagne. Pour ne pas disparaître avec eux, Cobra s'est déployé ailleurs, là où subsistaient des mines de charbon. L'entreprise s'est d'abord implantée en Chine, puis en Pologne. Ce qui lui a permis de rester le troisième acteur mondial sur ce marché de niche, très exigeant en termes de sécurité. Parallèlement, Cobra a fait fructifier son savoir-faire chez des cimentiers, dans la sidérurgie, l'agroalimentaire et l'agriculture et réorienté l'activité de son usine française vers ces produits à plus forte valeur ajoutée. « Nous avons également mené une politique de croissance externe en reprenant Transco, notre concurrent Lillois, ainsi que Goro, une société chinoise qui produit des agrafes destinées à assembler les bandes transporteuses. »Cobra, qui réalise 85 % de son chiffre d'affaires à l'export, dispose également de filiales de négoce, en Australie, aux États-Unis et en Afrique du Sud. « Désormais, c'est vers l'Amérique latine que lorgne la PME. « On est en discussion avec un fabricant local pour se développer dans les mines de surface », confirme Edgar Mansour.Jean-Marc Toussaint
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