Pourquoi Philips a finalement choisi de rester dans les téléviseurs

Les difficultés rencontrées depuis plusieurs années par Philips dans son activité de téléviseurs, soumise à une concurrence asiatique féroce, ont conduit les observateurs à spéculer sur une éventuelle sortie du géant néerlandais de ce secteur. Le groupe avait lui-même alimenté l'incertitude en indiquant en 2008 étudier toutes les options pour cette activité. Aujourd'hui, une sortie de ce marché ne fait plus partie des voies explorées, indique Andrea Ragnetti, directeur général de la division Consumer Lifestyle de Philips.présent aux états-unis« Nous n'avons pas pris la décision de sortir du marché de la télévision », déclare le dirigeant à « La Tribune ». « Nous sommes engagés dans l'activité, qui est dans notre périmètre stratégique de bien-être, de la même façon que dans les autres, c'est-à-dire à la condition qu'elle soit rentable et dégage de bons résultats. » Le groupe a fortement repensé son organisation sur le segment. Le fabricant japonais Funai commercialise désormais les appareils aux États-Unis, sous la marque Philips. Ce dernier s'est parallèlement désengagé de certains pays latino-américains et d'accords non rentables avec des distributeurs européens. Cette année, le groupe a également parachevé sa sortie de la fabrication d'écrans plats, en cédant les 13,2 % qu'il détenait encore dans LG Display.« Depuis deux ans, nous avons rendu cette activité moins risquée, moins gourmande en immobilisations, éliminé des opérations non profitables, se félicite Andrea Ragnetti. Le chiffre d'affaires a beaucoup baissé, mais nous pensons que c'est pour une bonne raison. Le point mort a fortement baissé. » Résultat : au deuxième trimestre 2009, le chiffre d'affaires de l'activité de téléviseurs a chuté de plus de moitié, passant de 1,3 milliard d'euros à moins de 600 millions, soit 34 % des ventes de la division Consumer Lifestyle. La perte opérationnelle a été légèrement réduite, passant de 117 à 99 millions d'euros.D'un point de vue industriel, Philips est aujourd'hui actif essentiellement dans l'assemblage de téléviseurs, avec notamment trois usines en Europe. Pour Andrea Ragnetti, le contrôle de la fabrication des produits n'est pas un élément critique de différenciation. « Notre activité d'électroménager domestique est en croissance et rentable, alors que nous ne fabriquons presque aucun produit. Aujourd'hui, la valeur ajoutée ne se situe plus dans la fabrication. Dans la télévision, elle se situe à un autre niveau, elle se construit avec la marque, la compréhension des consommateurs et la capacité à leur proposer les fonctions qu'ils souhaitent ». Olivier Hensge
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