Les inégalités sociales au menu du Parlement chinois

Comme chaque année, Pékin se transforme au début du mois de mars en forteresse pour accueillir les 3.000 délégués venus de la Chine entière pour participer à la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale. Près de 70.000 personnes sont mobilisées pour la sécurité, et la circulation a été limitée aux alentours de la place Tiananmen, où se trouve le palais du Peuple. La session, qui sera ouverte vendredi, doit valider la politique du gouvernement. Or, le climat économique est radicalement changé depuis l'année dernière : Pékin devait à l'époque lutter contre une croissance ralentie et le chômage dans le contexte morose de la crise financière.déséquilibres sociauxCette année, les deux sujets qui domineront les débats et devraient figurer dans le discours d'inauguration que prononcera le Premier ministre, ce vendredi, sont les déséquilibres sociaux et la sortie de crise. La croissance chinoise est en effet repartie, alimentant les risques de surchauffe (dans l'immobilier notamment) et le retour de l'inflation. Wen Jiabao devrait livrer des indications sur les suites que Pékin entend donner au plan de soutien de 586 milliards de dollars et annoncer les chiffres de croissance 2010 - autour de 8 %. Reste à savoir de quelle façon le gouvernement va se désengager de son plan de relance tout en continuant à stimuler la consommation intérieure. Mais le Parlement chinois n'étant pas un lieu d'effets d'annonce, aucun grand changement sur la politique monétaire et fiscale n'est au programme. « Nous n'attendons pas de bouleversements dans la politique économique, mais des modifications à la marge dans le budget », précise Tao Wang, économiste chez UBS. « Les subventions pour les loyers modérés et les aides pour les défavorisés devraient augmenter. » Wen Jiabao a déjà indiqué dans un tchat sur Internet samedi dernier qu'il souhaitait en effet combattre les inégalités. Un rapport publié il y a quelques jours révèle que les écarts entre les villes et les campagnes n'ont jamais été aussi élevés. « Il n'est pas juste que la richesse d'une société soit concentrée dans les mains de seulement quelques individus », a prévenu le chef du gouvernement, laissant entendre l'annonce de nouvelles mesures. Une d'entre elles pourrait concerner un changement de la législation sur le « hukou », le permis de résident instauré pour éviter les migrations internes, qui exclut des millions de travailleurs migrants du système de sécurité sociale. Lundi, 13 journaux se sont unis pour réclamer la réforme du système. « C'est un fait intéressant », indique Jean-Baptiste Béja, chercheur au Centre d'études français sur la Chine contemporaine, à Hong Kong. « Maintenant, il faut voir ce qu'il se passe au-delà des effets d'annonce. Cela fait vingt ans qu'on appelle à réformer le système des hukou. » ?
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