Le deuxième trimestre 2010 est l'un des plus mauvais jamais réalisés par Free. En trois mois, le fournisseur d'accès à Internet n'a conquis que 37.000 nouveaux clients, soit environ 16 % du marché, bien loin des 88.000 enregistrés au premier trimestre 2010. À la décharge de Free, le deuxième trimestre n'a jamais été traditionnellement la période la plus faste pour les fournisseurs d'accès Internet. Mais le groupe était tout de même parvenu à gagner 57.000 nouveaux abonnés l'an dernier à cette époque. Le coup de frein est donc marqué.Sensible depuis plusieurs trimestres déjà, ce ralentissement a été exacerbé par plusieurs éléments. D'une part, avec déjà quasiment 19 millions d'abonnés, le potentiel de croissance du marché français de l'accès à Internet haut débit est proche de l'épuisement, en tout cas dans les villes, les zones les plus rentables pour les opérateurs car nécessitant le moins d'investissements. Ensuite, SFR, qui a ravi à Free en début d'année la place de numéro  2 du marché de l'ADSL derrière Orange, et surtout Bouygues Telecom continuent leurs offensives commerciales.Améliorer les prestationsDes manoeuvres que ne veut pas suivre Free. La filiale du groupe Iliad se félicite de maintenir « des coûts de recrutement par abonné très faibles » et préfère améliorer ses prestations de services (vidéo à la demande, télévision de rattrapage...) pour tenter d'augmenter progressivement la facture de ses abonnés. Au deuxième trimestre 2010, un abonné a dépensé en moyenne 36,3 euros.L'objectif d'Iliad est clair : préserver la marge. D'où ses efforts pour éteindre dans le même temps l'érosion d'abonnés chez Alice, l'autre fournisseur d'accès du groupe acheté en 2008. Celui-ci a perdu 27.000 clients au deuxième trimestre, contre 40.000 au cours des trois premiers mois de l'année. Du coup, selon les analystes de CIC Securities, malgré le recrutement faible de nouveaux abonnés Free, « la rentabilité devrait être au rendez-vous ». Le résultat sera publié le 31 août. Engagé dans son projet de téléphonie mobile, mais aussi dans le déploiement de la fibre optique, Iliad, la maison mère de Free, a besoin de maintenir sa génération de trésorerie pour financer ces deux chantiers en mesure de raviver la croissance de son chiffre d'affaires et de ses résultats. Oddo Securities estime que le projet Free Mobile permettra de doubler les revenus et le résultat opérationnel d'Iliad d'ici à 2016. O. Pi.

latribune.fr

04 Août 2010, 23:25

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