Le béton reconquiert ses lettres de noblesse

Barres d'immeubles HLM, côtes dévastées par des constructions sauvages, etc., le béton n'a pas toujours une bonne image. Pourtant, c'est le matériau le plus utilisé dans le monde? après l'eau ! En apparence si banal, il fait néanmoins l'objet d'une profusion de recherches scientifiques : mathématique combinatoire, rhéologie, thermodynamique, chimie organique, nanotechnologies, simulation numérique... Il en résulte parfois de véritables « animaux de laboratoire », tel ce béton presque translucide. Au quotidien, le béton tâche de relever deux défis majeurs : devenir écologique et? beau.Côté environnemental, le béton met en avant les économies d'énergie. Partie prenante au BBC (bâtiment à basse consommation d'énergie), il vise, selon la prochaine réglementation thermique (RT 2010-2012), une consommation de 50 kW/m2/an. À cet égard, le nouveau siège social de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), à Angers, fait mieux avec à peine 32 kWh/m2/an. « Le béton n'y parvient pas tout seul. On l'associe à de l'isolation intérieure ou à de l'isolation par l'extérieur, précise Alain Camus, président de la commission environnement du Syndicat national du béton prêt à l'emploi. Mais son inertie thermique très élevée (2.500 à 2.800 kJ/m3/°C) est proche de celle de la pierre. »séduire les architectesAutonettoyant, brut, rugueux, poli, grenaillé, peau de bébé, lasuré, teinté dans la masse ou ciré, le béton offre une palette quasi infinie de nuances esthétiques et tactiles. De quoi séduire les architectes. « Aujourd'hui, nous créons des formes complexes en coulant sur le chantier du béton auto-plaçant sans à voir à le vibrer, souligne Aldric Beckmann, architecte cofondateur du cabinet Beckmann-N'Thépé, qui a réalisé à Paris un immeuble étonnant (habitation et commerces) (*). Teinté dans la masse, le béton prend une couleur chocolat et donne au bâtiment une très forte présence. »Quant aux produits préfabriqués, le design n'a rien à envier aux produits en plastique composite. « Sur un immeuble de bureaux expérimental à énergie positive, nous testons la prochaine génération de panneaux préfabriqués. Laquelle permet de maîtriser en usine à la fois l'isolation thermique et la couche de finition en façade », explique Paul Sauvage, responsable du pôle science du bâtiment Cerib (Centre d'études et de recherches de l'industrie du béton). Erick Haehnsen(*) Au carrefour des rues Françoise-Dolto, Elsa-Morante et Hélène-Brion, dans le xiiie arrondissement à Paris.
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